• XV.

    Le chapitre se passe le 28 janvier, et je le poste le 28 janvier. Coïncidence ? Je ne crois pas.

    .   .   .

    Le jour du 28 janvier arriva enfin. Entre temps, on ne peut pas vraiment dire qu'il ne s'était rien passé. Matt avait évidemment recontacté Misa, et celle-ci lui avait annoncé qu'elle était belle et bien enceinte. Matt avait réagi avec une maturité et un calme qui me surprit venant de lui. À le regarder, il semblait déjà prêt à vivre une vie normale avec Misa et leur bébé lorsque cette histoire de Kira serait terminée. Chris, de son côté, s'était à peu près remis de sa blessure, même s'il n'avait pas pu éviter le bandage au bras. Enfin, c'était mieux que rien. Mello faisait tout pour éviter de croiser Near, ce qui au vu de la taille de l'appartement dans lequel nous logions, n'était pas évident. Résultat, la plupart du temps, il restait avec moi dans notre chambre, et discutait avec Matt par PictoChat, pour mon plus grand plaisir. Near, de son côté, n'avait cessé de jouer avec ses figurines, essayant tant bien que mal de se concentrer dans la pression grandissante. Et moi, dans tout ça, j'essayais juste de me calmer, de me remettre de mes émotions – la journée du 26 n'allait pas s'effacer de mon esprit si facilement que ça – et de profiter de chaque instant que je passais avec Mello. Pas vraiment dans le sens « vivre ce jour comme si c'était le dernier », parce que j'avais pleine confiance dans le plan de Near, quel qu'il soit, mais plutôt parce que les récents événements m'avaient vraiment fait craindre pour notre peau à tous. Je préférais alors me contenter de rester tranquillement avec Mello, même si nous ne faisions rien de particulier, plutôt que de subir moi aussi la tension qui s'installait un peu plus à chaque heure qui passait.

    Le 28 février, vers midi et demie, nous embarquâmes tous dans une limousine que Near avait réussi à récupérer, après que Near ait caressé ses chats un dernier coup et fait un peu d'ordre parmi ses jouets. Au fond, lui non plus n'était pas tout à fait sûr de lui, à le regarder. Rester nous conduisit alors jusqu'à la Yellow Box, après être allé chercher Mogi dans l'appartement de Misa. L'entrepôt désaffecté qu'était la Yellow Box aurait probablement glacé le sang de n'importe quelle personne normale, mais à force de traîner dans des endroits de ce genre et de vivre avec Mello, je dois avouer que je trouvais l'esthétique de l'endroit magnifique, même si je ne me serais peut-être pas vue passer le restant de ma vie dans cet endroit. En tous cas, pour une première et dernière confrontation en face à face avec L-Kira, le lieu était parfait.

    En attendant l'arrivée de L-Kira et de la troupe d'incapables de la cellule d'enquête, je m'adossai à un mur décrépi. Matt et Mello vinrent s'installer à côté de moi. Je respirai intensément. Tout allait se jouer dans quelques minutes. J'étais à la fois impatiente et terrorisée à la simple idée de l'issue de cette journée. Tout cela serait bientôt fini. Nous avions toutes les cartes en jeu, et nous n'avions plus qu'à nous en servir habilement.

    Juste avant que L-Kira et les autres n'entrent dans la pièce, Near demanda à Gevanni de lui tendre le sac qu'il tenait. Near en sortit alors la plupart de ses figurines, ainsi qu'un masque représentant approximativement le visage de L. Lorsque je lui demandai à quoi il pensait, il m'assura que ce n'était qu'une précaution de plus. Ouais, en gros lui il ne mourrait certainement pas, mais pour nous, il y avait toujours une faible chance qu'on y passe tous. Adorable !

    Enfin, les membres de la cellule d'enquête ouvrirent la porte de l'entrepôt. Light Yagami, suivi de Matsuda, Aizawa et un autre japonais nommé Ide, selon les dires de Matt, entrèrent alors. En regardant Yagami, je ne pus m'empêcher de me dire, une fois de plus, que c'était dommage qu'il soit Kira. On aurait dit un espèce de Nate Archibald de Gossip Girl qui aurait très, mais alors TRÈS mal tourné. Ce qui est dommage, parce qu'à voir ce Light Yagami, il semblait avoir tout pour être heureux… En fait, j'en étais presque à avoir pitié de lui, comme si le Death Note était plus une malédiction qu'autre chose. Oh, quand j'y repense, il devait sûrement avoir déjà en lui tout de Kira bien avant de tomber sur le Death Note, qui lui avait simplement permis d'accomplir son fantasme, mais tout de même.

    – L, ces personnes sont bien des membres du SPK, et celui avec un masque est bien Near. En revanche, pour les trois habillés en noir, je ne suis pas sûr de…

    – Présentations rapides, lança Matt en allumant une cigarette. Je m'appelle Matt, elle c'est Eden, et lui c'est Mello. On est avec Near, voilà, c'est super, je suis enchanté de vous rencontrer.

    Il rajouta entre ses dents qu'il était celui qui avait fait Light cocu, mais Yagami ne s'intéressa pas vraiment à ses dires. Il semblait déjà assez surpris de voir que Mello et Near collaboraient. Il feignit ensuite de s'intéresser à la blessure de Chris, ce à quoi celui-ci répondit par un simple « accident domestique pas bien différent d'une griffure de chat. » Ouais, au vu de la vie dangereuse que menait ce cher Chris, hein… Enfin je dis pas, peut-être que traîner dans un Love Hotel, c'est hyper violent, et il fallait avouer que certain des chats de Near étaient assez violents. Je pense évidemment à cette « sale bête » de Mello (oui, un chat qui portait le nom de Mello… Je vous laisse imaginer la joie de l'original.), que moi, j'avoue que j'aimais bien. Mais il fallait dire que le chaton ne supportait pas Chris, donc bon.

    Suite à cela, Matsuda s'énerva un peu quant au fait que Near portait un masque juste pour s'assurer sa propre survie, et ce juste parce qu'il soupçonnait Light d'être Kira. Yagami ne s'en plaignit pas trop, et Near précisa alors que ce masque n'était qu'une commodité, du moins pour l'instant.

    – Je suis convaincu que Kira et celui qui procède actuellement aux meurtres – X-Kira – ne connaissent pas mon visage. Mais il est possible que le visage des autres membres du SPK soit déjà connu, ainsi que ceux de Mello, Eden et Matt, au vu de leurs récents exploits… Enfin, je dis tout cela en me basant sur le fait que L est Kira. Et puisque la date de notre rendez-vous n'a été fixée qu'il y a trois jours… Il est possible que les noms de tous les autres ne soient déjà écrits dans le carnet de la mort afin d'être tués. Si cela venait à se produire, il ne resterait plus que Kira et moi, et Kira n'aurait plus qu'à noter mon nom dans le Death Note que porte actuellement Mr Aizawa, bien que je ne crois pas que le Kira présent ici ne soit capable de tuer une personne en ayant simple connaissance de son visage… Alors donnez-moi une heure – non, plutôt une demi-heure – pour s'assurer qu'aucun nom n'ait été noté dans le carnet.

    – Attends, tu m'avais pas prévenu pour cette merde ! s'énerva Mello. Le truc, là, c'est qu'on va gentiment attendre et voir si on meurt, c'est ça ? Tu te fous de ma gueule, j'espère !

    – Tu as tout compris, Mello. Je suis désolé de devoir en arriver là, mais ne vous en faites pas. Je suis sûr à 98 % que personne ne va mourir.

    – C'est très bien, répondit Light Yagami. Nous agirons de la manière souhaitée par Near. Sinon, nous ne pourrons jamais éclairer les choses… Near, je suis convaincu que vous êtes le vrai Near, et peu m'importe le visage derrière le masque. J'aimerais simplement savoir quelle est cette chose que vous vouliez me montrer quant à l'affaire Kira.

    – Ça, je ne pourrais vous le montrer qu'une fois que mon visage aura été révélé. Ce que je ne ferai que lorsque je serai sûr que tout le monde reste bien en vie.

    Génial. À ce niveau-là, on n'est même plus des objets, on est des morceaux de viande laissés en pâture à un putain de T-Rex. À cet instant précis, je haïssais ma vie si profondément que j'aurais bien été capable de me flinguer ou de devenir complètement dingue. Ah, oui, quoi… ? Vous voulez que je me casse et que je bute tout le monde ?

    Désolée, c'est les voix.

    Une demi-heure passa dans un silence glacial. Pendant tout ce temps, mon regard alternait entre Mello, dont les traits étaient encore déformés par la rage au vu de la manière dont Near nous traitait, et ma montre. Ce furent sans nul doute les trente minutes les plus longues de ma vie. J'aurais bien voulu faire comme Matt et allumer mon portable pour jouer à Candy Crush, mais j'avais envie qu'on me prenne un peu au sérieux, donc je n'en fis rien, évidemment. Enfin en tous cas, une chose était sûre, nous étions tous encore en vie.

    – Near, ça fait plus de trente minutes, et on est toujours là ! s'exclama Matsuda.

    – Normal, puisque Kira n'est pas parmi nous, rajouta Light.

    Ouh, il commence à me sortir par les yeux, celui-là ! Si seulement Matt pouvait avoir les couilles de lui dire qu'il sort avec sa fiancée et qu'elle est enceinte de lui… Pourquoi est-ce que j'ai l'impression de résumer un épisode de cette merde de School Days, voire d'une parodie de Twilight, en disant ça ? Enfin bon, c'est pas le sujet…

    Near retira alors son masque dans le plus grand des calmes. Il jeta alors un regard blasé vers Light Yagami. Regard qui se déforma d'un coup d'un seul. Ses yeux s'écarquillèrent d'un air enfantin et espiègle, et sa bouche qui affichait toujours un air neutre se tordit dans un sourire étrange, limite psychotique. Même s'il gardait un air adorable, il fallait avouer qu'il paraissait d'un coup assez effrayant. Chris m'avait déjà parlé une ou deux fois des sourires extraordinaires de Near, mais je n'étais pas capable d'imaginer quelque chose d'aussi dingue. Si je ne l'avais pas connu, on me l'aurait présenté comme quelqu'un s'apprêtant à tuer tout le monde, j'y aurais cru sans hésitation.

    – Très bien, maintenant que vous avez retiré votre masque, quelle est cette chose que vous vouliez tant nous montrer, Near ? lança Matsuda, qui semblait à la fois furieux et lassé des événements actuels.

    – Matsuda, ne le brusque pas ! le calma Ide.

    – Je suis désolé, messieurs, mais pour cela, il va encore falloir attendre, jusqu'à l'arrivée de celui qui va tout débloquer. Je vous assure que cette personne viendra, donc nous devons simplement attendre quelques instants. Cet entrepôt est complètement scellé, la seule manière de voir ce qu'il se passe à l'intérieur est d'ouvrir la porte qui se trouve juste ici. Il est donc important que cette personne passe par cette porte, ou du moins qu'il ne regarde à travers. …Si vous vous posez la question, celui qui va venir n'est autre que X-Kira, le loyal partisan de Kira, qui sait où nous nous trouvons uniquement grâce à Kira lui-même. …Mr Aizawa, vous avez gardé un œil sur L même après la mort de Kiyomi Takada, n'est-ce pas ?

    – Euh, oui…

    – Parfait. Dans ce cas, je suis certain qu'il viendra. Parce que Kira avait l'habitude de contacter X-Kira grâce à l'intermédiaire de Takada. La nuit où nous avons décidé d'où et quand nous nous rencontrerions tous, L a rencontré Takada, qui a évidemment prévenu X-Kira. J'en suis convaincu. Cependant, le kidnapping de Takada de la part de Mello est quelque chose que ni moi, ni L n'avions vu venir. Takada morte, L ne pouvait plus contacter X-Kira, et donc d'annuler leur plan… Enfin non, il aurait été inutile d'annuler le plan, car ce que Kira veut éviter, c'est d'interférer dans mon plan ainsi que dans le sien.

    – Mais pourquoi restez-vous convaincu que L est Kira ? s'exclama Matsuda. Si une autre personne va encore se montrer, il est plus que probable que vous soyez derrière tout cela, non ? Sans compter que vous collaborez avec Mello, qui est un criminel recherché !

    – Hé, je suis pas un saint, OK, mais à votre place j'éviterais de me chercher, parce que dans le genre, je suis encore pire que Kylo Ren, lança Mello en caressant son flingue comme s'il s'agissait d'un chaton. Et puis merde, je suis pas le seul ici à avoir tué quelqu'un alors calmez-vous un peu !

    – Il ne s'agit pas de savoir si les actions de Mello sont bonnes ou mauvaises. Pour tout ce que vous devez savoir, il est sous ma protection. Là n'est pas le sujet. La personne que nous attendons est celle qui porte le jugement de Kira depuis quelques temps, donc cette personne viendra sous le commandement de Kira, rien d'autre. Il apportera le cahier de la mort, et après avoir vu mon visage, il notera mon nom dans le Death Note.

    – Attendez, vous voulez dire que vous allez prouver que cet homme est Kira en vous faisant tuer ? s'exclama Matsuda.

    – Non, plutôt en faisant en sorte qu'il essaye de me tuer.

    – Near, attendez une seconde, l'interrompit Aizawa. Si X-Kira vous tue, dans ce cas il ou elle devra tous nous tuer, puisque nous sommes tous au courant pour le cahier, n'est-ce pas ?

    – En effet, répondit Near. Ce serait une victoire totale et parfaite pour Kira, et c'est pour cela qu'il a accepté cette entrevue.

    – Je… Je ne comprends pas ! lança Ide. Vous voulez dire que cette personne va venir, apporter le cahier et tous nous tuer, et vous voulez qu'on se contente de rester assis là et attendre de mourir ?

    Je me tournai vers Mello, qui ne semblait pas trop au courant de ça non plus, au vu de sa réaction. Il bouillonnait de rage et se retenait d'étrangler Near de lui-même. Je pouvais le comprendre, malgré tout… Ide continua en faisant remarquer que Near était en train de jouer le jeu de Kira aveuglément. Near se saisit alors de sa figurine représentant peu ou prou Kira d'un air sérieux.

    – Non. Nous allons gagner. Si vous faites ce que je dis, nous gagnerons sans aucun doute. Alors si X-Kira passe effectivement par cette porte, je vous demanderai de le laisser faire. Et si cette porte s'ouvre ne serais-ce qu'un tout petit peu, faites comme si de rien n'était.

    Après quelques secondes de doute, tous les membres de la cellule d'enquête (sauf Yagami et Matsuda… Le suspect n°1 et le benêt, sans surprise) avaient fini par décider qu'ils étaient du côté de Near. Celui-ci détourna légèrement son regard vers la porte où X-Kira était censé passer. Je regardai aussi la porte, et me rendis soudain compte qu'elle était entrouverte. Il est déjà là. Je sentis la main de Mello serrer la mienne aussi fort que possible. Je me repliai instinctivement contre lui. Pourvu que le plan de Near fonctionne… Dehors, des cris se faisaient entendre. Un même mot, répété indéfiniment, chaque fois qu'il écrivait un nom.

    – Élimination ! Élimination ! ÉLIMINATION !

    Nous saisîmes presque tous nos flingues (sauf Yagami, une fois de plus, qui paraissait étrangement calme) dans l'espoir vain de l'arrêter, mais Near nous pria de ne pas bouger, et encore moins de tirer.

    – Ne vous en faites pas, nous n'allons pas mourir. Même si nos noms sont écrits dans le cahier, nous ne mourrons pas, et la véritable identité de Kira sera révélée… Je pense pouvoir vous le dire, maintenant. J'ai modifié le cahier. Nous avons réussi à entrer en possession du cahier et avons remplacé ses pages. La personne qui est en train de noter nos noms a toujours rempli précisément une page par jour, donc j'ai simplement du calculer quelle page tomberait le jour de notre entrevue, et j'ai remplacé toutes les pages qui suivaient. Évidemment, la personne en train d'écrire nos noms passera par la porte pour vérifier si nous sommes bien morts, et là, nous l'arrêterons et vérifierons son cahier. Celui dont le nom n'aura pas été écrit sera Kira, bien entendu.

    Alors c'était ça, son plan ? Bien entendu, j'aurais du y penser, c'était évident, et ça avait toutes les chances de marcher ! Modifier les pages du cahier… Je n'y aurais probablement jamais pensé, mais maintenant, ça me paraissait clair comme de l'eau de roche. Nous allions gagner. C'était obligé. Je pris Mello dans mes bras, folle de joie. Pour peu, j'aurais bien embrassé Near pour avoir pensé à un tel plan…

    C'est alors que je me tournai de nouveau vers Light Yagami. Pendant un instant, je crus voir se dessiner sur son visage une lueur de folie et un sourire de psychopathe, qui disparut presque aussitôt de son visage pour reprendre son traditionnel air constipé. Ou torturé. En tous cas, c'était de la subtilité digne d'un Twilight, encore une fois. Bref. Light se redressa doucement et se tourna vers la porte derrière laquelle se cachait X-Kira.

    – Vous, dehors… Vous avez bien écrit nos noms dans le cahier ?

    – Oui, je l'ai fait, lança soudain la voix de Mikami, que j'aurais reconnue entre mille à force de l'entendre parler lors d'interviews dédiées à Kira.

    Une fois de plus, l'air Cullenien de Light se déforma en un étrange sourire, comme s'il essayait de s'empêcher d'éclater de rire. Quelque chose clochait avec lui, décidément…

    – C'est quand-même bizarre, fis-je soudain remarquer. Pourquoi vous a-t-il si docilement répondu quand vous lui avez demandé s'il a bien écrit vos noms ?

    – Qui sait ? Peut-être est-il simplement honnête. À moins qu'il ne soit confiant. Peut-être avait-il prévu votre plan, Near… Teru Mikami ? Pourquoi n'entrez-vous pas ? Cessez donc de vous cacher !

    Mikami se rapprocha alors de la porte, obéissant toujours au doigt et à l’œil à Light, qui continuait d'essayer de se retenir de sourire. Near attrapa certaines de ses figurines, attendant calmement l'entrée de Mikami. Soudain, celui-ci ouvrit la porte à la volée, un sourire dément gravé sur son visage qui n'exprimait plus en rien sa beauté qu'on pouvait admirer pendant les interviews. Il n'était plus habité que par la folie ravageuse et meurtrière de Kira.

    – Vos désirs sont des ordres, Dieu Céleste, lança soudain Mikami en regardant toujours Light avec un sourire de fou furieux.

    – Teru Mikami, reprit Light, combien de temps s'est écoulé depuis que vous avez écrit le premier nom ?

    Mikami regarda sa montre avec intérêt, et fit le décompte des secondes qu'il nous restait à vivre. À voir l'expression de Light, je ne pouvais pas m'empêcher de craindre pour nos vies, malgré tout. Et si Yagami avait effectivement prévu tout le plan de Near… ? « 35… 36… 37… » Je serrai le bras de Mello jusqu'à l'os. « 38… 39… »

    – C'est terminé, Near ! J'ai gagné ! lança Light d'un air dément.

    Nous étions tous recroquevillés sur nous-même. Mello me tenait d'un air protecteur, Matt et les membres du SPK avaient le regard fixé sur Mikami et Light, et les membres de la cellule d'enquête en dehors de Light serraient les dents, entre la résignation et la terreur à l'idée de mourir. Nous étions foutus. Nous allions tous mourir. Light Yagami, Kira, allait tous nous tuer, jusqu'au dernier…

    « 40 ! »

    Une seconde passa.

    Puis une autre.

    J'ouvris les yeux d'un coup pour voir l'état des autres. Personne n'était mort. Nous étions tous encore vivants. Je regardai ma montre précipitamment. Près d'une minute s'était écoulée depuis que Mikami avait écrit nos noms, et nous étions encore là. Je sautai au cou de Mello pour l'embrasser, tant pis pour l'air sérieux que je voulais avoir. Nous étions vivants !

    – Je vous avais bien dit que nous resterions en vie, déclara Near d'un air posé.

    – POURQUOI ? hurla soudain Mikami, déchirant le calme de la pièce. Pourquoi est-ce qu'ils ne meurent pas ? Dieu… J'ai fais tout ce que vous m'aviez demandé de faire… !

    Le visage de Light avait viré en quelques secondes de la démence, à la surprise, à la rage contre Mikami. Au même moment, Rester et Gevanni foncèrent sur Mikami pour l'arrêter, et Chris récupéra le cahier, qu'il tendit à Near. Celui-ci présenta nous le cahier de manière à ce que nous puissions voir les noms qui y étaient écrits. Les cinq premiers étaient évidemment ceux des membres du SPK, suivis de ceux de Matt, Mello et moi. Suivaient ensuite ceux des membres de la cellule d'enquête japonaise. Tous les noms étaient écrits, sauf un.

    Celui de Light Yagami.

    – Light Yagami… reprit Near. Mikami vous a appelé « Dieu » et a dit qu'il avait fait tout ce que vous lui aviez tout de faire. Toutes ces preuves mises bout à bout prouvent bien que vous êtes Kira.

    – C'est… commença Light. C'EST UN PIÈGE ! C'EST UN PIÈGE CONTRE MOI ! NEAR A TOUT MIS EN PLACE POUR M'AVOIR ! IL EST IMPOSSIBLE QUE PERSONNE NE MEURE APRÈS QUE SON NOM AIT ÉCRIT DANS LE DEATH NOTE, ÇA PROUVE QUE C'EST UN PIÈGE !

    – Mais je vous avais bien dit que j'avais remplacé les pages, pourtant ! lança Near avec un grand sourire satisfait.

    – Mais c'est n'importe quoi ! Je ne connais même pas cet homme !

    Non, sérieusement ? Il croyait vraiment s'en tirer avec un truc aussi grossier ? Et puis quoi, encore ? S'il n'avait que ça pour essayer de sauver sa peau, nous pouvions considérer que cette affaire était déjà classée… Aizawa s'approcha de Light et le prit par l'épaule pour essayer de le raisonner et de lui faire comprendre qu'il était trop tard, et que Near avait gagné.

    – Tu as dit que tu avais gagné, juste avant le moment où Near était censé mourir. C'est un aveu…

    – Light, mais… Pourquoi ?

    Matsuda venait de s'effondrer. Selon les recherches que Matt et moi avions faites sur les membres de la cellule d'enquête, Matsuda était le seul à avoir toujours eu pleine confiance en Light, alors je pouvais imaginer le choc que ça lui faisait de voir que celui qu'il avait toujours défendu était effectivement coupable des crimes dont il était soupçonné depuis des années. Mogi se dirigea vers Light, des menottes dans les mains, mais Light le repoussa et se précipita vers un mur, essayant de s'enfuir.

    – Light Yagami… L… Kira… Tu as perdu, lança Near d'un ton sombre. Tu as cru avoir gagné il y a quelques instants, reconnaissant ainsi que tu es Kira. Et pour tout te dire… C'est vrai. Tu aurais du gagner, et moi j'aurais du perdre. Tu avais fait utiliser à Mikami un faux cahier, et lui avais demandé de se montrer en public s'en servir, pour que nous pensions que c'était le vrai cahier. Tu en étais même arrivé à deviner que j'allais remplacer les pages du cahier par des fausses, ce qui est arrivé, comme tu l'avais prévu… Et c'est comme ça que j'avais prévu les choses, en effet. J'ai en effet modifié les pages du cahier qui s'avérait être un faux, et tu as demandé à Mikami d'apporter le véritable cahier avec lui aujourd'hui, afin de tous nous tuer. C'était ton plan. Mais quand j'ai dit que j'avais remplacé les pages du cahier, je parlais également de celles du vrai cahier. Je n'avais modifié que certaines pages du faux, mais j'ai remplacé toutes celles du vrai. Voilà le cahier original.

    Near sortit de sa chemise le véritable Death Note, en tous points semblables à celui que Mikami avait utilisé quelques instants auparavant.

    – Gevanni a fait cette réplique parfaite en une nuit seulement. Il a utilisé le même cahier que celui de Mikami, a copié son écriture à la perfection, et a même fait une parfaite copie de la couverture, en plus des pages. …Et puisque j'ai déjà touché le cahier de la mort… Je peux voir le Dieu de la Mort qui y est associé, et je pouvais le voir depuis votre entrée à la Yellow Box. Enchanté, Mr le Dieu de la Mort. Je m'appelle Near.

    – Hey, Near, si c'est pas trop te demander… Est-ce que je pourrais… ? commençai-je.

    Comprenant que je voulais aussi voir le Dieu de la Mort, Near acquiesça et me tendit le Death Note, que je fis ensuite passer à Mello et Matt. Je me tournai alors vers le Dieu de la Mort. Il était très différent de Sidoh. Celui-ci était lui aussi très grand, mais il avait une forme un peu plus « humaine », avec des cheveux bleu nuit en pics, une « peau » d'un blanc livide digne de L, une bouche tordue en un sourire rappelant le Joker de The Dark Knight, et des vêtements tout droit sortis d'un concert de rock. Je me trouvais déjà des affinités avec ce Dieu de la Mort, auquel je me présentai comme à un vieil ami.

    Hyunk, Hyunk, Très heureux de vous rencontrer ! lança le Dieu de la Mort. Moi, je suis Ryûk.

    – Eh bien, Ryûk, reprit Near, jusqu'à maintenant, j'avais toujours imaginé les Dieux de la Mort comme étant des sortes de squelettes portant des faux.

    – Le cliché ! s'exclama Matt, qui semblait presque indigné par les dires de Near. Sérieux, des squelettes ? Y'a rien de plus cliché ! Suffit de regarder les jeux vidéo ! Dès qu'il y a un squelette dans un jeu vidéo, c'est la preuve que le développeur n'a absolument aucune originalité !

    – ET TU FAIS QUOI D'UNDERTALE, CONNARD ? M'exclamai-je.

    SAUF Undertale, se reprit Matt. Enfin en tous cas, j'adore votre style.

    Hyunk, Hyunk, De toute façon, certains d'entre nous sont comme ça, aussi, répondit Ryûk. Et merci pour le compliment, petit. J'aime beaucoup ton style, à toi aussi-- Attends, c'est une Game Boy Advance SP Silver, ça ?

    Matt jeta un œil vers l'une des poches de son sac, d'où dépassait en effet sa Game Boy Advance. Il la montra à Ryûk comme s'il s'agissait d'une pièce à conviction. Et là, contre toute attente, le Dieu de la Mort se précipita vers Matt en criant qu'il avait toujours rêvé d'une console de ce genre, mais que Light n'avait jamais daigné lui en offrir une. Matt haussa les épaules et alluma la console, suggérant à Ryûk de faire une partie de Mario Golf avec lui. À cet instant, aussi bizarre cela puisse-t-il vous paraître, Ryûk et Matt devinrent meilleurs amis.

    – Mais franchement, ça m'étonne pas qu'il ne t'ai jamais offert de Game Boy Advance, souffla Matt en sélectionnant un mode difficile pour le jeu. Après tout, il n'a jamais couché avec sa petite amie alors que merde, une fille aussi mignonne, gentille et sexy, n'importe qui lui sauterait dessus… Enfin, encore une preuve que c'est Kira.

    – Je pense qu'on précisera pas ça dans le cahier des charges, répondit Mello en se retenant d'éclater de rire.

    Light, quant à lui, était complètement décomposé. Entre la découverte du plan complet de Near, le fait que nous pouvions voir Ryûk et discuter avec lui comme si c'était un ami que nous n'avions pas vu depuis longtemps et les petites piques de Matt contre ses capacités sexuelles… Ça commençait à faire beaucoup pour lui.

    – Juste une question avant que vous ne soyez totalement pris dans votre jeu… reprit Near, fou de joie au vu de la tournure des événements. J'ai bien regardé le cahier, et j'ai remarqué que certaines pages avaient été arrachées… Est-ce que les personnes dont le nom est écrit meurent même si leur nom est écrit sur des pages qui ont été arrachées du cahier ?

    – Oui, elles mourront tout de même, répondit Ryûk avant de s'installer à côté de Matt pour jouer à Mario tranquillement.

    Matt en train de jouer à Mario Golf avec un Dieu de la Mort à l'apparence de rockeur Curiste, comme si de rien n'était. C'était limite surréaliste.

    – Light Yagami, reprit Near une fois de plus. Tu es Kira. Et tout cela, je le dois entièrement à Mello.

    Un silence s'installa, troublé uniquement par la musique de Mario Golf et les exclamations admiratives de Matt face au talent de Ryûk, ce qui était compréhensible puisqu'il avait enfin trouvé un adversaire à sa hauteur. Mello, quant à lui, regardait Near d'un air entre la surprise et la reconnaissance, comme s'il était surpris que Near reconnaisse que sans Mello, il n'aurait pas pu tout deviner aussi facilement. Light regarda Mello et Near d'un air incrédule, se collant un peu plus au rebord du mur auquel il se tenait.

    – Regardez donc la page du 26 janvier. C'est le faux carnet, mais il est parfaitement semblable au vrai. La première ligne de la page stipule un nom bien précis…

    Je regardai la ligne en question. « Kiyomi Takada, Suicide. Met le feu à tout ce qui l'entoure le 26 janvier à 14h33. » En voyant ça, Light sembla devenir fou, et lança un regard assassin à Mikami, qui s'effondra sur lui-même.

    – Dieu… Si… Si Takada se retrouvait dans une telle situation, il était de mon devoir de…

    – En effet. Lorsque Mello a enlevé Takada, pour la première fois, Mikami s'est servi du véritable cahier… Celui qu'il avait caché dans son coffre de banque. Et il a écrit le nom de Kiyomi Takada sur son cahier.

    – Dès que le kidnapping de Takada a été annoncé, reprit Gevanni, Mikami s'est rendu à la banque. Le 25 du mois était un dimanche, donc il s'y est rendu le 26, mais mes recherches avaient prouvé qu'il s'était rendu à la banque le 25 de chaque mois depuis des années. Donc, Mikami est allé à la banque le 25, mais aussi le 26, le jour du kidnapping de Takada. La vie de Mikami étant réglée comme du papier à musique, c'était un mouvement suspect de sa part, alors je l'ai suivi. En entrant dans la banque, j'ai remarqué qu'il se rendait dans la salle des coffres… Et pour la première fois, il avait l'air de quelqu'un qui ne voulait surtout pas être suivi.

    – Lorsque Gevanni m'a raconté tout ça, j'ai pensé à la possible existence d'un deuxième cahier pour la première fois. Je reconnais que j'ai été stupide, et que j'aurais du y penser dès qu'il s'est mis à noter des noms en public et qu'il parlait publiquement de ne « pas avoir revu le Dieu de la Mort »… Je reconnais mon erreur, et sans Mello, ce détail m'aurait été fatal. Quand Mello a kidnappé Takada, tu ne pouvais plus contacter Mikami, mais il a continué d'agir à la perfection en temps que Kira. Son adoration envers Kira, son sens des responsabilités et son intelligence ont finalement agi contre lui.Ce ne fut pas difficile d'ouvrir le coffre de Mikami, et donc d'obtenir le cahier… Et le nom de Takada était écrit sur le cahier. Même un idiot aurait tout compris, à ce stade. Si je ne m'abuse, ton plan était de faire en sorte que quoi qu'il arrive, Mikami ne sorte pas le cahier avant aujourd'hui. En pensant de la sorte, cela veut dire que toi aussi, tu as tué Takada, même si je ne sais pas qui l'a fait en premier. Si une simple déchirure de papier suffit à tuer, il serait difficile de croire que tu n'avais pas toi-même une page sur toi… Parce que tu l'as toi aussi tuée, l'annonce de la mort de Takada a vite été faite, et puisque Mikami était aussi au courant de sa mort, tu ne pouvais pas imaginer qu'il avait agi de sa propre initiative… Quel dommage !

    – D-Dieu… souffla Mikami.

    Un court silence, une fois de plus troublé par le jeu vidéo de Matt et de Ryûk, qui à eux deux, pompaient complètement le côté dramatique et sérieux de la scène. Enfin, je dois reconnaître, que ce n'était pas forcément pour me déplaire, parce qu'avec toutes ces révélations, je commençais à avoir mal à la tête. Je souris à Mello, qui semblait presque touché par l'action de Near. Enfin, presque, c'est un grand mot. Disons qu'au fond de lui, je suis sûr qu'il l'était, mais qu'il continuait d'afficher une moue boudeuse sur son visage. Near, pendant ce temps, continuait d'exposer tout son plan à Light, qui semblait sur le point de se suicider de folie. Qu'il le fasse, d'ailleurs, ça nous avantagerait bien !

    – Évidemment, continuait Near, tout cela est du en grande parti à Gevanni, qui a su dupliquer le cahier en une journée, mais s'il y a vraiment quelqu'un que je dois remercier, c'est Mello.

    – Ouais, c'est sûr que sans toi, mon p'tit gars, on serait plus là pour parler de tout ça, hein ! s'exclama Chris en caressant la tête de Mello comme celle d'un chaton.

    Mello qui semblait partagé entre l'idée de rougir bêtement et celle de tuer Chris pour qu'il arrête de « l'humilier » ainsi. J'émis un petit rire de soutien envers mon Mello, même si je savais qu'à sa place, je serais morte sur place, au vu de ma passion sans fin pour les compliments…

    – Nan mais sérieux, quand on s'est parlé au téléphone, je savais que ce serait épique, je commence à te connaître, Mello, mais là, faut avouer que t'as assuré ! Je pensais que toi, Matt et Eden alliez juste buter Yagami, Takada et Mikami avant qu'on n'ait pu faire quoi que ce soit, juste pour nous faire chier, mais ça, c'était grandiose ! Si tu l'avais pas fait !

    – OUAIS BON ÇA VA, TA GUEULE ! hurla Mello, qui se réfugia derrière sa cascade de cheveux dorés pour échapper aux regards des autres.

    – Eh bah Mello, ça va faire cinq ans que t'arrêtes pas de me dire que tu veux être reconnu, que tu veux battre Near, que tu veux qu'on te reconnaisse à ta vraie valeur, et le jour où ça arrive enfin, tu fais le timide ? m'exclamai-je en lui tapotant la tête. Tu sais que je t'aime ?

    – Ta gueule, ta gueule, rappelle-toi bien que j'ai un flingue alors arrête de me narguer, putain !

    – Oh, je sais bien que tu as fait ça dans le but de me battre, Mello, lança Near avec un petit sourire. Et que ce soit arrivé ou pas… Tu as toujours dit que tu voulais être le premier, et que tu serais meilleur que moi et que L. Moi, je savais bien que je n'aurais jamais de quoi battre L. Parce qu'il me manquait le sens de l'action, et à toi et Eden, la réflexion et le fait de ne pas se laisser dépasser par vos émotions. Enfin en tous cas, même si nous n'avons pas réussi à dépasser de nous-même notre idole… Ensemble, nous pouvons faire face à L. Ensemble, nous pouvons dépasser L. Et maintenant, nous faisons face à Kira, que L n'a pas réussi à battre, et présentons contre lui des preuves que L lui-même n'avait jamais réussi à dégoter !

    – Ça, c'est bien vrai, admit Mello en remettant de l'ordre dans ses cheveux.

    Il m'entraîna avec lui vers Near, qui jouait avec sa figurine représentant Mello. Celui-ci souriait calmement, le genre de sourire qui dans le contexte de Light, vous hantera jusqu'à la fin de votre vie. Satisfait. Paisible. Sûr de lui. Jamais je n'avais vu Mello dans cet état, et ça me plaisait vraiment. La scène était parfaite. Même Matt et Ryûk avaient arrêté leur jeu et s'étaient retournés pour admirer la scène de la chute de Kira. Scène dans laquelle Mello jouait son rôle à la perfection, et y prenait plus de plaisir que jamais. Enfin. Ce que nous avions attendu depuis si longtemps se produisait enfin.

    – Alors, qu'est-ce que tu comptes faire contre ça, Kira ? lança Mello, qui se délectait de la scène actuelle.

    Ces mots en furent trop pour lui. Soudain, au milieu de cette scène parfaite, Light s'effondra sur lui-même, avant de pousser un hurlement terrifiant. Tous nos regards étaient rivés sur lui. Nous n'osions plus dire quoi que ce soit. Et soudain, Light se redressa, et éclata de rire. Un rire glacial et terrifiant, qui n'en finissait pas. Je ne sais pas pendant combien de temps il rit ainsi. Collée contre Mello, j'essayais vaguement de me sentir en sécurité. Jamais je n'avais vu autant de folie en quelqu'un, même pas dans un film. Et soudain, les rires se turent. La voix de Light se fit alors entendre, plus clairement que jamais.

    C'est vrai. Je suis Kira.

    Les membres de la cellule d'enquête semblaient terrifiés de voir celui qu'ils avaient pendant si longtemps considéré comme un coéquipier, un ami, perdre ainsi la raison et finalement reconnaître qui il était vraiment. Mello, les membres du SPK et moi-même étions prêts à le neutraliser à tout moment. Near affichait un sourire victorieux.

    – Alors quoi ? lança Light, qui prenait son pied à son tour. Vous allez me tuer… ? Écoutez. Je suis Kira. Et aussi… Le Dieu de ce monde nouveau. Dans ce monde, je suis la loi, je suis celui qui maintient l'ordre, c'est un fait. Désormais, je suis la Justice. Le seul espoir de ce monde. Vous allez me tuer ? C'est vraiment ce que vous comptez faire ? C'est vraiment la bonne chose à faire ? Capturer Kira était peut-être un but noble à une époque. Mais maintenant, c'est clairement choisir le mal. Vous comptez vraiment arrêter Kira par pure satisfaction personnelle ? Cela va faire six ans que Kira est apparu. Et depuis, les guerres ont cessé. La plupart des criminels sont morts. La criminalité a baissé de 70 %, et pourtant… Pourtant, ce monde est encore pourri. Il y a bien trop de personnes qui continuent de pourrir ce monde, et qui doivent mourir. Les humains ont le droit d'être heureux. Mais à cause de quelques personnes, ce droit est bafoué. Ce n'est pas un accident. Tant que des personnes pourries existeront, ça restera normal. Dès que j'ai obtenu ce cahier, je l'ai compris. Le monde est en train de s'écrouler, et tout se joue entre ceux qui interfèrent avec le bonheur des autres et ceux qui ne le font pas. Ceux qui ne méritent pas de vivre et ceux qui le méritent. Le mal donne naissance au mal. Et puis les faibles commencent eux aussi à faire de mauvaises actions, et tentent de justifier leurs actes. Le mal et les personnes pourries doivent disparaître ! Et alors, la façon de penser des gens finira par changer. Le monde change, et les gens aussi vont changer, pour enfin devenir de bonnes personnes. Ceux qui continuent de commettre des péchés sont des échecs.

    « Notre monde devrait être en train d'évoluer, mais nous sommes au contraire en train de régresser… Ce monde est pourri ! Et personne ne fait rien pour le changer ! Quelqu'un devait le faire… Dès que j'ai obtenu le cahier, j'ai compris que c'était mon devoir de le faire. JE SAVAIS QUE J'ÉTAIS LE SEUL À ÊTRE CAPABLE DE LE FAIRE ! Je sais que tuer des gens est un crime… Mais c'était la seule solution pour sauver notre monde ! Qu'un jour, les gens accepteraient cette manière de voir les choses… Je devais prendre le rôle de Kira, et le faire. J'ai été choisi pour créer ce monde parfait dont toute l'humanité à rêvé ! AVEC CE CAHIER, D'AUTRES PERSONNES AURAIENT-ELLES PU ALLER AUSSI LOIN ? D'autres personnes auraient-elles pu utiliser le cahier pour guider le monde vers le droit chemin ? Non… Il n'y a que des gens stupides, qui s'en seraient servi pour leur propre bénéfice ! Moi, je n'ai jamais pensé à me servir du cahier de cette manière, même pas une seule seconde ! Je ne suis pas aussi faible pour agir comme ça ! Ce sont des gens comme ça qui pourrissent notre monde ! Oui… Je suis le seul à être capable de créer ce nouveau monde et à y régner…

    « Réfléchissez-y. Vous voulez vraiment retourner au monde d'avant ? Un monde pourri et corrompu par le crime ? Il y a dans ce monde des personnes qui feraient mieux de mourir. Il n'y a aucun mal à exterminer la vermine, alors pourquoi serait-il mal de tuer les vermines humaines ? Vous voulez que le monde de Kira en finisse ainsi ? Si vous m'arrêtez maintenant, ce sera uniquement par profit personnel. N'êtes-vous pas tous très égoïstes, au fond ? Si vous faites ça dans le seul but de venger la mort de L, c'est un acte de folie. Celui que vous avez en face de vous, non content d'être Kira, est le Dieu d'un monde idéal.

    Pendant tout son discours, je n'avais pas bougé d'un pouce ni poussé le moindre souffle. En l'entendant parler ainsi, je ne voyais que quelques choses, plus clairement que jamais. Un idéaliste, une figure tragique à qui un trop grand pouvoir avait été confié. Un dictateur fou prêt à tout pour régner sur le monde de manière très égoïste, ne laissant en vie que les gens comme lui. Le guide d'une secte, capable de sortir de belles paroles pour montrer à quel point son monde était si parfait et juste. Un fou furieux qu'il fallait à tout prix arrêter pour le bien de ce monde. Je commençais à ne plus le supporter. Je fis un pas vers lui.

    – Non, dis-je clairement. Tu n'es qu'un assassin. Une personne normale s'en serait simplement servie une fois par curiosité, puis après avoir vu son véritable pouvoir, en aurait eu peur et s'en serait détournée. Ou dans le pire des cas, quitte à aller sur des terrains boueux… Je peux comprendre ceux qui se serviraient de ce cahier pour leur propres intérêts. Pour faire payer ceux qui leur on pourri la vie, sans interférer avec les autres. Ou bien encore pour s'enrichir ou réussir socialement. Je comprends ceux qui ne tueraient que quelques personnes de cette manière. Au fond, je pense que nous avons tous un peu de ça. Mais toi… Le pouvoir du Death Note t'a tant séduit que tu t'es pris pour un Dieu, là où tu n'es qu'un meurtrier comme les autres. Qui es-tu au juste, pour pouvoir clamer être la Justice ? Aucun homme ne peut se vanter de l'être. Tu as succombé à ce pouvoir. Tu veux tuer tous les êtres qui ne correspondent pas à ta vision des choses, même des innocents, simplement parce qu'ils n'approuvaient pas les actes de Kira, et tu oses te faire appeler la Justice ? Tu es sûr que ce ne sont pas plutôt les gens comme toi qui pourrissent le monde ? Je comprends que certaines personnes soient du côté de Kira. Que certaines te soient reconnaissantes. Mais mon vivante, jamais Kira ne régnera sur le monde. Le monde dans lequel nous vivions avant était certes loin d'être parfait, mais au moins, nous ne vivions pas tous dans la terreur de nous faire tuer par un fou se prenant pour un Dieu. Tu as perdu la tête en chemin, et tu t'es mis à confondre l'ordre et la Terreur. T'as dû rater certains épisodes de Charmed et de Star Wars en chemin.

    – Tu te trompes, répondit Light. Vous vous trompez tous. Je suis l'icône de la Justice, à présent.

    – Peut-être bien, répondit Near. Nul ne peut dire ce qui est bien ou mal. Si Dieu existe réellement, et s'il m'apprenaient ses pensées… J'y réfléchirais de moi-même, et je déciderais si je juge que c'est bien ou mal. Au fond, nous ne sommes pas différent de toi, Light Yagami. Nous croyons tous que ce que nous pensons est bien. Tu n'es pas un Dieu. La simple idée que tu guide les humains vers ton chemin n'est ni pacifique, ni juste. Pour moi, une personne prétendant être Dieu et tuant des gens de gauche à droite est forcément mauvais. Mais quelles pensées sont justes, au final ?

    Un nouveau silence s'installa, au cours duquel nous nous regardâmes tous intensément avant de tourner nos regards vers Light. Celui-ci, après avoir jeté un regard en coin à sa montre auquel je n'avais pas prêté attention sur le coup, se redressa et se tourna de nouveau vers Near.

    – Near, tu as d'abord cru que le faux cahier que Mikami transportait était le vrai, et tu en as remplacé les pages. Et Mikami avait le faux cahier que tu as réalisé… En d'autres termes, les deux cahiers se révèlent être des faux, alors que chaque côté croyait qu'ils étaient authentiques. Des deux côtés, vous avez fait une erreur. Vous n'avez pas testé le cahier. Alors comment peux-tu être sûr que le cahier que tu portes est vrai, Near ? Ce cahier, ainsi que celui que porte Aizawa… Sont-ils réels ?

    Sérieusement, il en était là ? Il en était à essayer de bluffer… ?

    – Bon, vous pouvez voir Ryûk, donc admettons que le cahier de Near est bien le vrai. Mais qu'en est-il de celui de Aizawa ? Il était gardé dans notre QG, où j'aurais bien pu l'échanger. Et si c'est le cas, je suis le seul à savoir où il se trouve. En effet… Si vous voulez battre Kira, vous n'aurez pas le choix, vous devrez noter mon nom ou celui de Mikami dans le cahier de Aizawa, afin de vérifier s'il est bien fonctionnel.

    – Light Yagami, Kira, je n'ai en aucun cas l'intention de te tuer, répondit Near.

    – Moi par contre j'aimerais bien, grinça Mello. Mais d'une bonne balle dans la tête, comme je l'ai toujours prévu. Je me fous de savoir si le cahier fonctionne ou pas. Ce qu'on veut, nous, c'est arrêter Kira, pigé ? Maintenant que nous t'avons entre nos mais, on va juste confisquer le cahier de Aizawa et ça suffira largement, hein, Near ?

    Near acquiesça, et rajouta qu'il n'avait pas l'intention de révéler au public l'arrestation de Kira, et encore moins l'existence des cahiers. Nous étions tenus au secret professionnel.

    – J'ai bien l'intention de t'enfermer dans un endroit où personne ne pourra jamais te trouver, jusqu'à ta mort, et j'en prendrai la totale responsabilité, déclara Near d'un ton sombre… Mr le Dieu de la Mort Ryûk, je suppose que vous serez en capacité de me dire si comme nous le pensons, c'est bien Light Yagami qui a rajouté certaines règles, et donc lesquelles sont fausses dans le cahier.

    – Eh bien oui, je devrais être capable de le dire, répondit simplement Ryûk avant de se tourner de nouveau vers Matt, qui avait rallumé sa console.

    – Si la règle stipulant que toutes les personnes ayant touché le cahier meurent si le cahier est déchiré ou brûlé s'avère être fausse, je détruirai le cahier. Dans le cas contraire, je l'enfermerai dans un endroit où je serai sûr que personne ne pourra le retrouver. Mais la chose la plus importante pour l'instant reste de te capturer, Kira.

    Light prit alors une pose dramatique et continua de dire que nous devrions tenter de vérifier si le cahier est bien réel. Ce fut seulement maintenant que je remarquai que quelque chose clochait. Il essayait de gagner du temps. La seconde d'après, il se courba sur lui-même. Et c'est alors que nous vîmes ce qu'il cachait dans sa montre.

    Un morceau de Death Note.

    Nous ne mîmes pas longtemps à comprendre qu'il allait écrire le nom de Near sur ce morceau de page, puis profiterait sûrement de la panique pour récupérer le cahier et tous nous tuer… À peine avais-je compris cela que des coups de feu résonnèrent. Mello et Matsuda venaient chacun de tirer sur le bras de Light pour l'empêcher d'écrire. Le stylo qu'il utilisait s'écrasa sur le sol. La main de Light était sanglante.

    – MATSUDA, ESPÈCE D'IMBÉCILE, EST-CE QUE TU TE RENDS COMPTE SUR QUI TU VIENS DE TIRER ? hurla Light. SI TU DOIS TIRER SUR QUELQU'UN, TIRE PLUTÔT SUR LES AUTRES ! BUTE DONC CE PUTAIN DE MELLO, AU LIEU DE COLLABORER AVEC LUI ! TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TU VIENS DE FAIRE ? TU ES LE SEUL QUI M'A TOUJOURS COMPRIS ! KIRA EST LA JUSTICE ! KIRA EST INDISPENSABLE ! ALLEZ, BUTE-LES TOUS ! NEAR, LES MEMBRES DU SPK, MELLO, TUE-LES TOUS, ALLEZ !

    – Pourquoi… Pourquoi tout ça est arrivé ? haleta Matsuda. Le chef Yagami… C'était ton père ! Dans quel but ton père est-il mort ?

    – Haha, mon père, Soichiro Yagami ! Tu as raison, Matsuda ! Les bonnes personnes, avec un sens aigu de la Justice comme lui finissent toujours perdants dans le monde réel. Tu veux vraiment d'un monde comme ça ? Un monde où les gens comme lui se font massacrer ? Si tu dois blâmer quelqu'un pour ce qui est arrivé à mon père, tue plutôt Mello

    Je m'interposai aussitôt devant Mello, mais de toute façon, l'arme de Matsuda resta fixée devant Light. Maintenant qu'il avait compris qui était vraiment Light Yagami, qu'il avait perdu tout espoir en lui, il n'allait certainement pas le lâcher. Soudain, mon regard passa du flingue de Matsuda à la main sanglante de Light, et pour cause. La feuille du Death Note était toujours entre les mains de Light, et…

    – IL UTILISE SON SANG !

    Mello tira un nouveau coup, cette fois dans l'épaule de Light, qui s'effondra dans une mare de sang. Il resta pendant une seconde, le canon chargé sur lui sans rien faire, tandis que je récupérai la feuille de Death Note. À une secondes près, à une lettre près, Near serait… Non, je ne veux même pas y penser.

    – On doit le tuer, haleta Mello. Faut qu'on le tue avant qu'il nous bute tous, on n'a plus le choix…

    En entendant ces mots, Matsuda s'apprêta à porter un coup fatal à Light, et tous les membres de la cellule d'enquête durent joindre leurs forces pour l'arrêter. Qu'on devienne pas non plus des meurtriers pour lui. Enfin moi j'ai tué quelqu'un, oui, mais je n'avais pas le choix. Là, dans la situation dans laquelle il était, il ne pouvait plus vraiment nous faire le moindre mal, et il n'avait certainement pas d'autres morceaux de Death Note en sa possession…

    – MIKAMI ! cria Light. Qu'est-ce que tu fous ? Qu'est-ce que tu attends pour noter leurs noms et tous les buter ? TUE-LES TOUS, ALLEZ !

    – Comment… Comment je pourrais les tuer dans ces conditions… Et avec un faux cahier… ? VOUS N'ÊTES PAS DIEU ! hurla Mikami, au fond du gouffre de la folie et du désespoir.

    Sous les cris de désespoir de Mikami, Near demanda aux membres de la cellule d'enquête d'attraper Light une bonne fois pour toutes. Celui-ci continuait de hurler, rampant vers les murs pour éviter qu'on ne l'attrape.

    – ARRÊTEZ ! NE VOUS APPROCHEZ PAS DE MOI ! Misa… OÙ EST MISA ?

    – Elle est en sécurité à l'hôtel Teito, loin de toutes ces embrouilles de Kira, cracha Matt. Elle est enceinte, et elle a besoin de repos, sûrement pas d'un fou furieux comme vous.

    – C'est pas vrai ?! Qu'est-ce qui lui prend, à cette conne… ? MERDE ! Kiyomi ! Kiyomi… ! Tue-les… Note leurs noms…

    – Kiyomi Takada est morte, rappela Mello.

    – Morte… ? C'est pas vrai… C'est pas vrai… Que quelqu'un les tue ! N'importe qui… Je sais pas quoi faire… Je sais… Plus quoi faire…

    Le spectacle devenait insoutenable. Les gémissements de folie de Light se transformaient en sanglots. Si je ne l'avais pas connu en temps que Kira, si j'avais été capable d'oublier ne serais-ce que deux secondes qu'il était le meurtrier à cause de qui nous avions tous vécu un enfer pendant cinq ans, qu'il était directement responsable de la mort de L… Si j'avais été une simple spectatrice arrivée en plein milieu de la scène, je n'aurais pas pu supporter de le voir comme ça. Et même en sachant tout ce qu'il avait fait, je me collai à Mello, entre l'horreur et un étrange sentiment de pitié.

    Soudain, Light se mit à ramper vers Ryûk, qui depuis que Matt avait éteint sa Game Boy, se tenait seul au un bout de la salle.

    – Ryûk… Ryûk, je sais… Toi, tu vas écrire leurs noms dans ton Death Note… Toi, tu peux le faire… Allez, Ryûk, bute-les tous !

    Un court silence au cours duquel aucun d'entre nous ne sut comment réagir. Light supplia de nouveau Ryûk, ses supplications se transformant de plus en plus en ordres. Voyant que nous commencions à paniquer, Near nous pria de rester calmes. Selon lui, si Ryûk était prêt à écrire nos noms à la simple demande de Kira, ce serait arrivé depuis longtemps.

    – Ryûk… Je n'ai plus que toi, alors vas-y, putain ! ÉCRIS LEURS NOMS, JE T'EN CONJURE !

    – …Très bien, répondit Ryûk en sortant un crayon et son Death Note.

    Non… C'est pas vrai… Alors c'est comme ça que ça devait se finir ? Nous allions tout simplement mourir, tués par un Dieu de la Mort ? Dites-moi que je rêve.

    En quelques secondes, nous fûmes victimes d'un panel d'émotions différentes. Les membres de la cellule d'enquête étaient terrifiés, ceux du SPK, prêts à tirer, même s'ils savaient déjà que ce serait inutile. Matt était complètement déstabilisé par la soudaine radicalisation de son meilleur ami Dieu de la Mort. Near était déterminé. Light était fou de joie.

    Quant à moi, je serrai Mello dans mes bras plus fort que jamais. « Je t'aime, Mello. Je t'aime plus que tout… » C'est tout ce que j'arrivai à souffler alors que mon cœur battait à vive allure. Tandis que les coups de feu des membres du SPK et de la cellule d'enquête finissaient toutes contre la paroi du mur devant lequel Ryûk se tenait, sans grande surprise étant donné que les Dieux de la Mort ne peuvent mourir d'une telle manière, je sentis alors Mello m'embrasser passionnément. Ma définition même de la romance. Un dernier baiser sous les bombes…

    Enfin, dernier, peut-être pas.

    – EH BIEN, NEAR, TU LA RAMÈNES MOINS, HEIN ? hurla Light, jubilant de bonheur. TU AURAIS MIEUX FAIT DE ME TUER TOUT DE SUITE ! MAIS MAINTENANT QUE RYÛK A DÉCIDÉ DE TOUS VOUS TUER, RIEN NE POURRA L'ARRÊTER ! C'EST TROP TARD ! VOUS ALLEZ TOUS MOURIR !

    – En fait, non, Light, répondit Ryûk dans le plus grand des calmes. Le seul qui va mourir, c'est toi.

    – Ryûk, tu… NON ! ARRÊTE ! ARRÊTE !

    – C'est toi qui a perdu, Light. Peu importe comment je prends le problème, si je suis ton dernier recours, alors tu as perdu, répondit Ryûk. Je te l'avais dit dès le début, non ? C'est moi qui écrirais ton nom dans mon cahier, quand l'heure viendra pour toi de mourir. C'est une règle qui lie le Dieu de la Mort qui laisse tomber son cahier dans le monde des humains, et le premier humain qui trouve ce cahier. S'ils te jettent en prison, je ne pourrai pas savoir quand tu vas mourir, et je n'ai aucune envie d'attendre. De toutes façons, tu es fini. Alors tu vas mourir ici… Toi et moi, on aura tué le temps ensemble pendant un bon moment, non ? Tout ce qu'on a vécu… C'était vraiment amusant.

    Ryûk tira alors un dernier trait sur son cahier, qu'il nous montra alors à tous. Trois simples idéogrammes. 夜神 月. Light Yagami. En voyant son propre nom écrit dans le Death Note de Ryûk, Ryûk qui avait été pour lui son dernier recours, Light s'effondra une fois de plus, puis, pendant les quarante secondes qu'il lui restait désormais à vivre, il sombra un peu plus dans la démence.

    – Non… Je vais mourir… NON ! JE NE VEUX PAS MOURIR ! QUE QUELQU'UN FASSE QUELQUE CHOSE, PAR PITIÉ ! JE NE VEUX PAS MOURIR ! JE VEUX PAS… Je veux pas mourir, je…

    Je me souvins soudain des règles établies dans le Death Note de Sidoh, règles que celui-ci m'avait d'ailleurs expliquées une par une. Une fois qu'un nom est écrit, la personne ne peut pas échapper à la mort. Light avait beau supplier, c'était trop tard pour lui. Une fois qu'ils sont morts, ils ne reviennent jamais… Les humains hantés par un Dieu de la Mort deviennent tous malheureux. Un humain se servant du Death Note ne peut espérer aller ni au Paradis, ni en Enfer… En voyant ainsi Light hurler et supplier de ne pas mourir, une fois de plus, je ne pus m'empêcher d'avoir pitié pour lui, et je me rendais compte que dans un monde sans le Death Note, si le hasard avait fait en sorte que je le rencontre, nous aurions probablement pu bien nous entendre. Ainsi que Mello. Et Matt. Et Near. Et L.

    Pourquoi… Pourquoi je ressentais autant de sentiments et de compassion pour ce monstre ?

    – Non, pitié, je ne veux pas… mourir… Aaaah… Et… Merde !

    Et tout s'arrêta. Pendant un long moment, aucun d'entre nous n'osa bouger, parler ou même respirer. Nous restâmes tous simplement les yeux rivés sur Light, sans oser faire le moindre mouvement. Au bout d'un moment qui me parut infiniment long, Chris s'approcha de Light et posa sa main sur sa poitrine. Mello me serrait toujours dans ses bras.

    – Il est mort, annonça Chris. Light Yagami… Kira est mort. C'est terminé.


  • Commentaires

    1
    Dimanche 28 Janvier 2018 à 17:51

    Je me sens tellement conne, putain, j'aifait des blagues de merde et de cul pendant tout le chapitre. Tuez moi.

    //pan//

      • Dimanche 28 Janvier 2018 à 18:02

        T'inquiète, c'est pas grave ~

      • Dimanche 28 Janvier 2018 à 18:16

        ^^ (meilleure réponse au monde)

      • Dimanche 28 Janvier 2018 à 18:19

        (Bah t'inquiète, c'était ma principale réponse de 2014 à 2016 donc hé. //pan//)

      • Dimanche 28 Janvier 2018 à 18:36

        Effectivement.

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