• X.

    Le lendemain, en effet, je mis mon plan à exécution, et ce principalement grâce à l'aide de Matt. En quoi consistait mon plan génial et diabolique ? Oh, en fait, c'était très simple. Tandis que Mello allait approcher Halle Lidner afin de s'introduire dans le QG du SPK et de parler à Near, moi, j'allais approcher Chris Turner pour les mêmes raisons que Mello. Après tout, j'avais moi aussi quelques choses à dire à ce cher Near. Et puis tant que j'étais à New-York, j'avais bien envie de le revoir après toutes ces années, tout simplement.

    Là où l'aide de Matt me fut précieuse, ce fut avant tout pour trouver où pouvait bien vivre ce Turner. Pour retrouver des gens comme ça, Matt était extraordinaire. Croyez-moi si vous le voulez, mais peu importe le lieu et la situation, il était toujours capable de retrouver la trace de quelqu'un. Tout comme il connaissait au moins un dealer de drogue dans toutes les villes des États-Unis, d'Angleterre et probablement aussi du Japon, au point où on en est. Quoi qu'il en soit, la trace de ce Chris Turner ne fut pas très dure à retrouver, selon Matt, et ce même s'il avait changé d'immeuble depuis le petit massacre du SPK.

    Il vivait dans un appartement qui ne détonnait pas vraiment des autres. Il se trouvait tout de même dans un quartier assez chic, mais en tous cas, on n'aurait probablement pas pu se douter qu'un agent du SPK vivait ici. D'ailleurs, en parlant du SPK, le vice-président avait annoncé ce matin-même que l'organisation était désormais dissoute. C'était probablement une décision de Near lui-même. À mon avis, lui aussi avait mal vécu le fait que les États-Unis reconnaissaient Kira. Ce qui était compréhensible par n'importe qui, mais d'autant plus par des gens qui connaissaient la situation, qui savaient que le véritable L s'était fait assassiner par Kira, et qu'il avait été peut-être remplacé par Kira lui-même, si ça se trouve…

    Near pensait-il lui aussi que le nouveau L était Kira ? C'était entre autres pour ça que je voulais le rencontrer. Connaissant Mello, il aurait préféré mourir que de partager sa théorie avec quelqu'un qu'il détestait autant que Near, mais moi, collaborer ne serais-ce qu'un tout petit peu avec Near ne me gênait en aucun point. …Enfin, ç'aurait été encore mieux si cette Lidner de mon cul n'avait pas fait partie des rangs du SPK, je l'avoue. Je vous jure que pendant toute la nuit précédente, je n'avais fait que me répéter mentalement que si j'avais encore le Death Note et si je pouvais noter seulement un nom, ç'aurait été le sien, et j'aurais fait ça sans aucun regret. Y'a des gens comme ça, qu'on peut simplement pas blairer. Matt pouvait me dire ce qu'il voulait, je restais persuadée que ça ne gênerait absolument pas cette fille de se retrouver face à face avec mon Mello, même si celui-ci la menaçait d'un flingue. L'instinct.

    Bref. Lorsque je m'introduisis dans l'appartement de Turner, je jetai un rapide coup d’œil à la décoration de l'entrée, puis du salon. Des meubles assez modernes étaient installés de manière recherchant plus le style que le confort un peu partout dans la salle. Différents tableaux, allant du minimaliste style Pierrette Bloch, que j'aurais reconnue entre mille puisque j'avais du étudier ses œuvres quelques années plus tôt, à des posters que Matt aurait très bien pu afficher dans sa chambre, notamment un représentant la Cène avec les personnages de South Park. La grande classe.

    Je n'avais plus qu'à attendre que Turner rentre chez lui, et là, je lui bondirai simplement dessus, songeai-je. Si je profitais de l'effet de surprise, j'étais tout à fait capable de le maîtriser. Là, je n'aurais plus qu'à lui demander gentiment de me conduire au QG du SPK, mon flingue posé sur sa tempe juste au cas où. Je me cachai alors dans un endroit stratégique et attendis calmement.

    Par chance, Turner ne prit pas beaucoup de temps avant d'arriver chez lui. Je l'observai tandis qu'il retirait la veste de son costume et se servait un verre de Jack Daniel's de la taille d'un alambic. C'est le moment.

    Je lui donnai un violent coup dans le dos à l'aide de mon flingue. Turner tenta de se retourner et de riposter, mais je lui tenais déjà le bras et je pointais déjà mon arme sur lui d'un air menaçant. J'avais tellement vu Mello le faire que je connaissais la technique par cœur. Et celui-là avait à peine opposé de la résistance, c'était d'un ennui ! Mais ce n'est pas pour autant que je me détendis.

    – Christopher McKeen, agent du SPK, je me trompe ? (Il hocha la tête pour acquiescer.) Bien. Si tu fais le moindre geste brusque et si tu opposes la moindre résistance, je te tuerai sur le champ, c'est compris ? Je veux que tu m'emmènes tout de suite au QG du SPK. Si tu fais bien ce que je te demande de faire, tout se passera bien pour toi.

    – OK, OK, ça va, mais t'sais, c'est pas la peine de me menacer, hein, je comprends tout à fait les risques et j'ai pas l'intention de me rebeller ! Tu es avec Mello, nan ? Near savait qu'il finirait par approcher l'un d'entre nous, mais je pensais pas que je serais l'heureux élu… Ni qu'il n'irait pas lui-même à la rencontre de Near. Mais en tous cas, on est tous les deux contre Kira, alors tu peux baisser ton arme !

    – C'est une simple préférence, dis-je. Et en ce qui concerne Mello, il ne sait pas que je suis ici, j'agis de ma propre initiative pour des raisons qui ne te regardent absolument pas. Maintenant, tu me conduis au SPK. Exécution !

    – OK, c'est bon, relax, on y va ! Tu permets que je finisse mon verre avant, par contre ?

    – Très bien, mais fais vite, j'ai pas l'intention de rester ici jusqu'au Nouvel An.

    Donc voilà. Turner se servit son verre, puis me fit entrer dans sa voiture afin de me conduire jusqu'au QG du SPK. Pendant le trajet, j'eus tôt fait de me rendre compte qu'il était du genre bavard, et qu'il aimait qu'on participe à ses conversations. Il commença par me demander ce que je pouvais trouver à ce « Méli-Mello », pour reprendre son terme, mais que bon, il jugeait pas, chacun ses délires dans la vie. Puis ensuite, il se mit à disjoncter sur certaines femmes qu'il avait rencontrées dans des missions d'infiltration, lorsqu'il était encore agent au FBI, n'omettant aucun détail sur les courbes de rêve de certaines des femmes qu'il avait du conquérir, et en précisant bien les nuits de folie qu'il avait vécues avec elles.

    – De toute façon, t'es au courant de mon nom et tout ça, alors je pense qu'on peut tout se dire, hein ?

    Il avait à peine fini sa phrase lorsque je le giflai sans même faire attention à mon geste. Pour qui il se prenait, celui-là, franchement ?

    – Faut que je porte une bague au doigt pour que tu piges que je suis déjà casée avec Mello ?

    – Ouais mais quand-même, casée ou pas, est-ce qu'il te satisfait de tous les côtés, ton Méli-Mello ? …Ouais en fait, oublie ma question, rajouta-t-il en sentant mon flingue se rapprocher dangereusement de son cou.

    Je soupirai, puis le trajet repris un cours plus normal. À un moment, il me demanda si je pouvais mettre un de ses CD, puisqu'on n'était pas encore arrivés. J'acquiesçai en regardant les différents CD qu'il avait en sa possession. Je choisis au hasard une chanson de Panic!at the Disco, puisqu'il n'avait vraisemblablement que ça dans sa bibliothèque. Je dus me mordiller les lèvres pour éviter de chantonner avec lui. N'empêche, ce mec, même s'il m'irritait au plus haut point, paraissait assez sympathique…

    Lorsque nous arrivâmes devant le QG du SPK, j'enfonçai ma capuche sur ma tête, histoire que les caméras de vidéosurveillance ne filment pas mon visage. Je préférais tout de même éviter de prendre trop de risques, juste au cas où que les choses ne tournent mal et que les membres du SPK ne décident de faire sortir mon visage au grand jour, autant ne pas leur laisser cette chance. Il fallait avouer que je ne savais rien de ces gens, et en dehors de Near et vaguement Turner – que j'avais été priée d'appeler Chris – je n'avais confiance en personne dans ce groupe. À juste titre : pourquoi aurais-je eu confiance en des gens que je ne connaissais pas, surtout s'il s'agissait d'agents de la CIA ou du FBI ? Entre mon père et mes marathons de Quantico, je savais bien que ce n'étaient pas forcément des gens bien, malgré quelques perles dans tous les camps. Enfin bref.

    Chris, en revanche, adressa un grand sourire vers ce qui était probablement une caméra, l'air de dire que tout dans sa situation actuelle était parfaitement normal. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit. Chris prit quelques détours que je suivis d'un œil suspicieux, mon flingue toujours ouvertement pointé sur lui.

    Et puis, enfin, nous arrivâmes à l'endroit tant attendu. Mello était déjà arrivé, menaçant toujours Lidner. Lui-même était entouré de deux autres membres du SPK. Chris me les présenta d'un ton tout à fait détendu, comme si j'assistais à une cérémonie et que je rencontrais pour la première fois des membres éloignés de ma famille.

    – Alors le blond c'est Rester, le brun c'est Gevanni, et la charmante créature que ton petit Méli-Mello menace, c'est Lidner. Les gars, j'vous présente Eden, la petite copine de Mello !

    – T'es toujours aussi relax ?

    – C'est normal, je suis bourré.

    Bah bien sûr, ça explique tout. Au même moment, Mello se retourna et me regarda d'un œil désapprobateur. La minute d'après, il me hurlait dessus, faisant remarquer à quel point j'étais conne de l'avoir suivi. Il me demanda ensuite pourquoi je l'avais suivi. Je lui répondis d'un ton égal que je voulais moi aussi discuter avec Near, et que je voulais aussi m'assurer que cette pute de Lidner n'essayait pas de le draguer.

    À peine avais-je prononcé le mot « pute » que les flingues pointés sur Mello se retrouvèrent pointés vers moi. Vraiment aucun humour, au SPK.

    – Rester, Gevanni, ne me faites pas me répéter, lança soudain une petite voix enfantine que j'aurais reconnue entre mille. Je vous ai demandé de baisser vos armes. Créer un bain de sang ici ne nous serait d'aucune utilité. Nous devons beaucoup de respect à Mello et à Eden, qui ont eu le carnet de la mort en leur possession, et qui se sont donc bien plus rapprochés de Kira que n'importe lequel d'entre nous. Pointer ainsi vos armes sur eux est un traitement particulièrement rude, et je vous demanderai donc de les baisser.

    – Mais Near…

    – Je vous l'ai déjà dit, notre but est d'arrêter Kira. Tuer Mello et Eden ne nous apportera rien qui nous aidera dans ce sens, bien au contraire… Au passage, ravi de te revoir, Eden.

    – Moi aussi, Near, dis-je avec un petit sourire moqueur à l'intention de Gevanni et Rester tandis que ceux-ci baissaient leurs armes à contrecœur. Et ravie de voir que tu es toujours égal à toi-même. …Mello, ça risque de prendre un peu de temps, donc si tu préfères discuter directement avec Near, vas-y.

    – …D'accord, souffla Mello. Near, de toute façon, je suis juste venu récupérer les photos que tu as de moi, Eden et Matt, c'est tout ce que je te demande.

    Near acquiesça et tendit à Mello les deux photographies que nous avions pris il y a cinq ans de cela. Rien que de les entrevoir me rendit nostalgique. Nous étions tellement innocents et mignons, à l'époque… Aucun de nous trois n'aurait pu deviner que les choses tourneraient ainsi un jour. Mello, quant à lui, ne perdit pas de temps en nostalgie, et retourna soudain la photo. Au dos du portrait que j'avais pris de lui, deux mots avaient été écrits, probablement de la main de Near. Deux mots simples, mais qui voulaient tout de même dire beaucoup.

    « Dear Mello »

    Est-ce que Near avait voulu commencer à écrire une lettre à Mello et n'avait simplement pas pu s'y résoudre ? Était-il simplement persuadé que tôt ou tard, Mello reviendrait pour reprendre cette photo ? Dans ce cas, il était vraiment décidé à la lui rendre… D'un coup, je repensai à toutes les fois où je m'étais demandé si Near était digne de confiance. J'étais vraiment trop bête de l'avoir sous-estimé à ce point. Near était totalement digne de confiance. Avoir pensé le contraire ne serais-ce qu'une seconde me faisait un peu mal au cœur, maintenant. C'est comme si je m'étais mise à douter de Matt.

    Near précisa ensuite qu'il n'existait aucune copie de ces photos, et qu'il s'était arrangé avec toutes les personnes connaissant nos visages à la Wammy's House et dans notre passé. Selon lui, même si ce n'était pas sûr à cent pour cent, surtout pour le cas de Mello, nous ne devrions pas pouvoir être tués par le cahier. Bon, bah c'était déjà ça. Je me tournai vers Mello en souriant, mais celui-ci gardait les yeux fixés sur les mots inscrits au dos de la photo. Lorsqu'il en décolla les yeux, il souffla soudain qu'il n'avait pas du tout l'intention de collaborer avec Near, mais que malgré tout, il refusait de partir avec les photos comme ça, sans rien donner à Near en échange. Ça, c'était typiquement Mello. Il ne supportait pas d'avoir des dettes, surtout pas envers les personnes « plus fortes » que lui.

    Mello raconta alors à Near ce que nous savions du cahier, à savoir qu'il appartenait à la base à un Dieu de la Mort, l'ayant laissé tomber sur Terre. Les membres du SPK ne crûrent pas vraiment à cette histoire, mais Near considérait que si Mello avait voulu mentir, il aurait inventé quelque chose de plus crédible. Et voilà enfin quelqu'un d'intelligent ici ! Pas de chance pour vous, les gars, c'est le plus jeune ! « Donc, les Dieux de la Mort existent… » S'apprêtant à partir, Mello rajouta que l'une des règles dans le cahier est fausse, mais qu'il ne préciserait évidemment pas de laquelle il s'agissait.

    – Near.

    – Mello…

    – Reste à voir lequel d'entre nous arrêtera Kira en premier. La course commence. …Nous avons tous le même but. Eden, Matt et moi, on t'attendra sur la ligne d'arrivée. …Eden, tu me rejoins quand tu veux, je t'attendrai dans l'entrée.

    – Je ferai vite, promis-je tandis que Mello quittait la salle en croquant dans une tablette de chocolat.

    Je me tournai alors vers Near, et lui affirmai que même si j'étais du côté de Mello dans cette affaire, j'étais prête à lui donner quelques informations s'il le voulait, en échange de certains points non-négociables. Near accepta de les écouter avec une certaine allégresse venant de lui, tout cela sans quitter des yeux son petit train électrique. Je lui exposai alors mes conditions, à savoir l'amnistie totale pour Matt, Mello et moi-même au cas où les choses tourneraient mal. Je préférais être prudente, donc ce point me paraissait essentiel. L'arrivée impromptue des forces de police japonaise dans notre base n'avait pas encore été chassée de mon esprit. Deuxième point, même si j'acceptais de communiquer quelques informations à Near, je voulais que la réciproque soit vraie, et être tenue au courant de certaines actions des membres de la police japonaise. J'expliquai alors à Near que Mello soupçonnait le nouveau L d'être Kira, et Near m'annonça qu'il en était arrivé à la même conclusion. Bon, bah Mello apprécierai de ne pas s'être planté.

    – Troisième point, le plus important des trois… Je refuse que Mello et Lidner ne communiquent de quelque manière que ce soit. Je refuse qu'elle l'approche, je refuse qu'elle réponde à ses appels. Je m'occuperai personnellement des relations avec le SPK, et je tiens à communiquer avec Chris. J'espère que ça ne dérange personne, parce que je ne reviendrai pas là-dessus.

    – Aucun problème, déclara Near. J'ai confiance en Lidner, je suis sûr qu'elle ne communiquera pas avec Mello dans mon dos si je le lui demande, n'est-ce pas ?

    – Évidemment que non, répondit Lidner.

    – Y'a intérêt à ce que ce soit vrai, parce que je préfère éviter de voir une bonasse trop s'approcher de Mello. Désolée pour le terme.

    – C'est de bonne guerre, pouffa Lidner.

    – Bien… Bon, Chris, si tu veux me joindre, tu n'auras qu'à prendre ce téléphone. Mon numéro est masqué et il n'est pas localisable, mais tu devras t'en contenter. Bon eh bien j'ai été ravie de cette petite réunion, vous êtes tous adorables, mais si vous le permettez, je repars direct avec Mello… Et au fait, Near… Bonne chance, et merci. J'étais contente de te revoir.

    – Moi aussi, répondit Near. Salues Matt de ma part, s'il te plaît.

    – J'y manquerai pas. À bientôt.

    Je partis alors rejoindre Mello, le seul son encore présent dans le QG étant à présent mes bottes claquant sur le sol lisse. Mello décida que nous allions rentrer à pied, et de toute façon, nous n'avions pas vraiment le choix. Nous vissâmes sur nos têtes nos capuches et nos lunettes, et partîmes en direction de notre QG. Sur le chemin du retour, je me contentai de vite expliquer à Mello que j'allais désormais m'occuper des relations avec le SPK, ce par le biais de Chris. Je le mis vaguement en garde de ne pas s'approcher de Lidner, mais je n'eus pas à m'étendre sur le sujet avec lui. De toute évidence, du moment que je lui disais tout ce que Chris me révélait, il préférait ne pas devoir communiquer lui-même avec un membre du SPK. Bon, eh bien dans ce cas, tout allait bien.

    Je reçus assez vite après cela un coup de fil de Chris, qui voulait principalement s'assurer que la ligne était bien fonctionnelle. Il en profita pour me dire que Near avait annoncé à la cellule d'enquête japonaise qu'une des règles du carnet était fausse.

    Selon Chris, le nouveau L avait demandé au Dieu de la Mort qui accompagnait la cellule d'enquête (ces bons à riens avaient un Dieu de la Mort avec eux et pas moi… J'avoue que là, j'étais jalouse. À l'époque, je pouvais pas imaginer que Matt avait tout du Dieu de la Mort de base.), bref, s'il y avait une fausse règle dans le cahier, et le Dieu de la Mort avait répondu que non. Mais Near n'était pas dupe, faisant bien plus confiance à Mello qu'à un Dieu de la Mort. Il demanda ensuite au nouveau L quelle pourrait, selon lui, être la fausse règle. Le nouveau L avait bien été forcé de reconnaître qu'il s'agirait probablement de la règle des 13 jours, et Near était lui aussi parvenu à cette conclusion. Near suggéra ensuite de tester cette règle, en notant le nom de Mello dans le Death Note. (Je tressaillis en entendant cela, mais Chris me pria de me calmer.) Si Near mourait treize jours plus tard, Kira aurait gagné. Cela ne lui posait aucun problème. Évidemment, les membres de la cellule d'enquête refusèrent à l'unanimité. Tant mieux ! Enfin, toujours d'après Chris, Near avait demandé aux membres de la cellule d'enquête s'il ne leur était jamais arrivé de soupçonner le nouveau L d'être Kira. La conversation s'était terminée ainsi.

    – Bien, merci de m'avoir parlé de tout ça, c'est fort intéressant… Near est malin, il va commencer à semer le doute au seuil de la cellule d'enquête.

    – Tu parles ! s'exclama Chris. S'ils sont intelligents, ils finiront forcément par se poser des questions ! Sinon, c'est une bande de gosses de quatre ans d'âge mental.

    – En effet. …Chris, je tiens à ce que nos entretiens téléphoniques aient lieu le plus souvent possible. Et à chaque fois, tu me feras un résumé détaillé comme celui que tu viens de me faire. Et je me répète, mais si jamais Mello, Matt ou moi venons un jour à avoir le moindre problème, toi et le SPK vous débrouillerez pour nous protéger, OK ?

    – Ouais, bon, je veux bien, mais qu'est-ce que j'ai à gagner dans cette histoire ?

    – Au fond, comme tu l'as dit, on est dans le même camp, tous les deux. Ce que nous voulons, c'est arrêter Kira. Si Mello, Matt et moi venions à mourir, les chances de capturer Kira s'affaibliraient, n'est-ce pas ? …Et aussi, un truc tout con, mais j'ai conservé une page du Death Note. Tu n'as qu'à m'envoyer une photo et un nom pour t'en assurer, donc s'il y a quelqu'un que tu voudrais voir mourir sur le champ, n'hésite pas à me demander. Même Mello n'est pas au courant que j'ai gardé cette page, mais j'ai pensé qu'elle pourrait m'être utile. Donc tu comprends, Chris ? Si je considère que tu ne coopères pas suffisamment, je te tuerai.

    – De ce point de vue, c'est clair qu'il vaut mieux que je t'aide. OK, j'ai compris, je te rappelle dès qu'il y a du nouveau, et je ne demanderai aucun renseignement sur les agissements de Mello en échange. Ça te va ?

    – C'est parfait. À bientôt.

    J'éteignis mon portable puis je m'effondrai sur mon lit, épuisée de la journée. En soit, je n'avais pas fait grand-chose, mais malgré tout, j'étais crevée. Allongée sur mon lit, je me mis à réfléchir un peu, à me demander si je n'avais pas oublié le moindre détail lors de mon entrevue avec Near, et si j'avais eu raison de menacer Chris avec ma page de Death Note. J'avais légèrement peur que ce crétin ne fasse passer l'information à Near, et à ce moment-là, puisque j'avais moi-même collaborer avec Near, j'avais peur qu'il ne me demande de lui passer la page pour tester ses capacités, tout ça, tout ça. Ou plus simplement, qu'il ne me la confisque, parce qu'en cas de danger, je savais très bien que j'étais capable de m'en servir. C'était juste dommage qu'aucun Dieu de la Mort ne m'accompagne, comme ça, j'aurais pu avoir des yeux de Dieu de la Mort. Depuis que je connaissais les vraies règles du Death Note, faire l'échange des yeux ne me semblait pas être une très mauvaise idée. Enfin, j'en étais pas encore à ce point, me dis-je avant de m'endormir. Mello me rejoignit à environs 3 heures du matin, après avoir passé des heures à fixer les mots sur la photo que Near lui avait rendue.

    Qui sait, peut-être qu'un jour, il finirait par comprendre que Near tenait simplement à lui, qu'il n'essayait pas de le narguer ou je ne sais quoi. Enfin, c'était pas gagné.

    Trois jours plus tard, Mello me fit part d'un de ses nouveaux plans pour pouvoir espionner Near autant que possible, n'ayant pas vraiment confiance en Chris, étant donné que je n'avais pas précisé à Mello que je le menaçais avec une page du Death Note dont Mello ignorait l'existence, de toutes façons. Quoi qu'il en soit, je n'avais aucune objection à ce projet, ça pouvait même se révéler intéressant. Et pendant que Mello commençait à tout mettre en place, Matt, loin d'essayer de surveiller les membres de la cellule d'enquête japonaise comme nous le lui avions demandé, était en train de jouer à un jeu, défiant à voix haute l'intelligence artificielle de l'ennemi, dans le style « Allez, vous allez pas tirer ! ». La seconde d'après, des coups de feu provenant de sa PS4 retentirent.

    – PUTAIN ! C'est comme ça à chaque fois ! POURQUOI CHAQUE FOIS QUE JE DIS ÇA, MON PERSONNAGE SE FAUT SAUVAGEMENT ASSASSINER ?

    – Le karma, Matt, le karma, dis-je avec un petit rire. Ça va, Mello, tout est prêt ?

    – Ouais.

    Il contacta alors par téléphone Mogi, un des membres de la cellule d'enquête japonaise. Après quelques questions de protocole, Mello en vit au plus important, et suggéra à Mogi de venir le rejoindre à New-York… Attends, quoi ? Bon, évidemment, il lui demanda de venir sans micro ni caméras, mais d'avoir des batteries de rechange pour son téléphone portable.

    – Surtout si vous avez une de ces merdes d'Apple – OUAIS MATT, J'AI DIT QUE APPLE C'EST DE LA MERDE ET JE REGRETTE PAS –, la batterie tient pas deux secondes.

    Bref. Il lui donna rendez-vous à une station localisée tout près de l'immeuble du SPK. Ah, alors c'était ça, son plan ! Pas con. Je suppose que Mogi aurait sans cesse son téléphone allumé pour communiquer avec Mello, et comme ça, nous pourrions écouter tout ce que les membres du SPK pouvaient lui dire. Intéressant…

    J'appelai alors Chris et lui demandai de me passer Near sur-le-champ. J'expliquai alors à Near qu'un homme de la cellule d'enquête japonaise d'environs 1 mètre 90 allait venir dans le QG du SPK. Mello récupéra mon téléphone et déclara à Near que c'était à son tour de l'utiliser.

    – Tu vas le laisser entrer dans le QG, et tu lui poseras toutes les questions qui te passent par la tête. Conserve son téléphone, comme ça je pourrai écouter votre conversation. Si le nouveau L est bien Kira, je suis sûr que tu arriveras à lui tirer les vers du nez. T'es meilleur que moi pour ça. Si tu y arrives, je m'occuperai moi-même de Kira.

    Quelques temps plus tard, Chris m'informa que Mogi était arrivé parmi eux. Parfait. Plus qu'à attendre que ce Mogi ne parle…

    Cependant, Mogi ne dit rien, pas un mot. Après s'être présenté et avoir bien rappelé que leur but était le même, Near posa quelques questions à Mogi, mais celui-ci s'obstinait dans le silence. C'est dans une telle situation que Mello aurait été beaucoup plus utile que Near. Un coup de taser et le mec parlait, si vous voulez mon avis. Mais bon, c'était pas vraiment le genre de Near de recourir à de telles méthodes. Dommage.

    – Mello, lança soudain Near, il est possible que Kira le manipule déjà pour l'empêcher de dire quoi que ce soit…

    – Eh bien c'est parfait, Near, souffla Mello. Puisqu'il s'obstine à ne rien dire, cela signifie que Kira fait partie de la cellule d'enquête japonaise. Il n'a aucune raison à refuser de collaborer avec nous pour arrêter Kira, autrement. Donc même si ce n'est pas par le carnet, il est forcément contrôlé par quelque chose. …Au fait, Near, je pense que tu l'avais déjà deviné, donc je peux te le dire : quand j'étais dans la mafia, j'ai fait tester le Death Note à pas mal de personnes. Aucun n'est mort après treize jours sans se servir du carnet.

    Malgré ça, Mogi continuait de ne rien dire. La surveillance constante de Mogi par Near continua ainsi pendant deux jours, au cours desquels il ne dit pas le moindre mot. Au bout d'un moment, j'en finis presque par conclure que le gars s'était fait arracher la langue avant de venir à New-York. Et puis, au moment auquel nous nous y attendions le moins, Matt nous appela pour qu'on regarde Sakura TV, une chaîne de télé japonaise dont le directeur de la chaîne, un certain Demegawa, que Mello, Matt et moi prenions plaisir à surnommer Cyril Hanouna, était complètement obsédé par Kira. Évidemment…

    – Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je.

    – Apparemment, ils ont réussi à trouver où se trouve la base du SPK… Le mec est parti en hélico et a réuni pas mal de gens pour faire sortir les membres du groupe et les donner en pâture à Kira.

    – Comme par hasard, ça se passe juste après que Near ait émit des soupçons contre le nouveau L, soupirai-je… J'appelle Chris pour les prévenir--

    – Je crois que ce sera pas la peine, lança Matt en jetant un coup d’œil à la fenêtre.

    En effet, l'hélico de Demegawa volait dans le ciel de New-York, tout près de l'emplacement du QG du SPK. Depuis la télévision de Matt, nous pouvions clairement entendre ce qu'il disait, et le programme n'était pas très gai. À en voir la retransmission en direct, des centaines, si ce n'est des milliers de personnes avaient accouru aux portes du bâtiment du SPK pour tout détruire et probablement capturer et tuer Near… Et merde !

    Mello revint alors vers nous, toujours à l'écoute du SPK via le téléphone de Mogi. Le nouveau L commençait à narguer Near, lui demandant d'un ton moqueur si cette attaque était un plan de Mello pour se débarrasser du SPK, puis il lui fit remarquer qu'il devait s'enfuir, qu'il le veuille ou non.

    – Tu peux parler, Kira ! répondit clairement la voix de Near. Tout cela s'est produit juste après l'arrivée de Mr. Mogi. Il n'y a que très peu de personnes qui savaient qu'il allait arriver ici. De nombreuses autres associations essayent d'attraper Kira, donc ça ne peut pas être une coïncidence. Vous êtes Kira. Vous espériez, grâce à votre manœuvre, tuer tous les membres du SPK ainsi que Mr. Mogi. Une fois que nous serons morts, vous n'aurez plus qu'à tuer les membres de la cellule d'enquête japonaise. Messieurs les membres de la cellule d'enquête japonaise, Kira est parmi vous. Réfléchissez à ceci.

    Near coupa alors la communication avec le nouveau L. Maintenant, nos soupçons sur le nouveau L étaient presque entièrement confirmés. Near laissa alors entendre à Rester qu'il avait un plan pour s'échapper. Nous vîmes très vite de quel genre de plan il s'agissait. À peine deux minutes plus tard, d'innombrables liasses de billets se mirent à tomber du ciel comme par magie. Rusé, ce petit Near. Et sans surprise, la foule en furie qui, à peine quelques secondes plus tôt, voulait simplement tuer Near, n'avait à présent pour seul but que de récupérer autant d'argent que possible… Et dans la cohue, Near et les membres du SPK pourraient s'enfuir sans craindre quoi que ce soit. Je dois reconnaître que j'étais rassurée.

    – Hey, y'a des liasses qui tombent juste devant la fenêtre, on en prend ? suggéra Matt en ouvrant de grands yeux à la Luke Skywalker.

    Mello soupira mais accepta. Au même moment, Near lui annonça qu'ils allaient s'enfuir maintenant, et qu'il allait donc éteindre le portable de Mogi. Génial. Donc en plus, on ne pourrait même pas savoir comment et même, savoir s'ils allaient s'en sortir. Je savais que la vie de Near n'importait pas énormément aux yeux de Mello (même si ces derniers temps, sa vision de Near avait beaucoup évolué, et ce dans le bon sens du terme), mais je n'avais personnellement aucune envie que Near ne se fasse tuer, par Kira ou par qui que ce soit d'autre. On n'avait plus qu'à espérer. De toutes façons, j'étais sûre que peu importe la façon dont les choses tourneraient, Chris me contacterait pour me prévenir qu'ils s'en étaient tirés. Plus qu'à attendre…

    Par chance, à peine une heure plus tard, mon téléphone vibra et lorsque j'acceptai l'appel, je reconnus aussitôt la voix de Chris. Celui-ci m'annonça qu'ils s'en étaient tous tirés en vie, et qu'ils recontacteraient L dès que possible. Probablement avant le surlendemain, à en croire Gevanni.

    – Bien, dis-je en essayant de garder un ton calme. Bon, c'est pas parce que vous avez frôlé la mort que les règles changent : tu me feras un compte-rendu de la prochaine conversation entre Near et L, et s'il se passe quoi que ce soit entre temps, tu me fais aussi un compte-rendu. Merci de ton aide.

    – Héhé, c'est pas vraiment comme si j'avais le choix. Mais bon, du moment qu'on arrive à choper Kira à la fin, ça m'emmerde pas de collaborer avec un mafieux psychopathe, une maboule en possession d'une page de Death Note et de… Bah je sais rien de votre autre gars, j'imagine que c'est votre botte secrète que vous gardez en cas de coup dur ?

    – T'as pas idée, dis-je en retenant un rire tout en regardant Matt chercher les faux raccords dans le dernier Star Wars. Bon, à plus tard.

    Je raccrochai et m'assis sur un fauteuil à côté de Mello. Celui-ci fixait un point dans le vide, la tête pensive, une tablette de chocolat entre les dents. Il donnait vraiment l'air de dire quelque chose du style « Ne pas déranger », mais bon, je n'ai jamais été très douée pour suivre les règlements à la lettre.

    – Mello, ça va ?

    Je n'avais pas envie de m'abaisser à lui demander à quoi il pensait. Déjà quand j'étais enfant, quand ma mère, mon père, ma grand-mère ou même un parfait inconnu me posait cette question, ça m'énervait, et je répondais systématiquement quelque chose entre « Rien » quand j'étais bien lunée et « Mêle-toi de tes choux de Bruxelles » lorsque j'étais de mauvais poil. C'était le genre de question, comme ça, qui m'énervait. (Et puis parce que si j'avais dit la vérité, la moitié du temps, ç'aurait été « Je fantasme sur [insérer le nom d'un personnage fictif ici] »). Enfin, de toutes façons, j'étais facilement énervée par ce genre de questions. Pour moi, c'était juste de l'intrusion dans mon intimité, et ma foi, c'est comme si quelqu'un était rentré dans ma salle de bain alors que j'avais une serviette autour du corps : y'avait rien à voir, mais ça me dérangeait quand-même.

    Enfin bref, c'est pas ça le sujet.

    J'annonçai à Mello que Near s'en était sorti, et Mello en sembla ravi. Je pense que vous avez senti à deux mille kilomètres l'ironie de la phrase. Je levai les yeux au ciel, partagée entre l'envie de lui balancer que je savais bien qu'au fond, lui aussi il tenait à Near, et entre la raison, c'est-à-dire de ne pas mentionner davantage Near car à force, je savais pertinemment que c'était le meilleur sujet pour agacer Mello. Je me contentai alors de déposer ma tête sur son épaule et de dire à mi-voix que je savais qu'à la fin, ce serait lui qui arrêterait Kira, pas Near. Et que j'étais toujours prête à l'aider corps et âme dans cette tâche, ainsi que Matt.

    – Ça, je le sais déjà, souffla Mello. Je sais qu'à la fin, c'est nous qui gagnerons. Et vraiment, je veux vous remercier, toi et Matt… Vous avez toujours été là pour moi, alors que bon, je pense que des gens normaux se seraient cassés en courant depuis un bail.

    – Va savoir, et puis on n'est pas vraiment des gens normaux, après tout. Mais en tous cas, je te promets qu'on ne te lâchera jamais. La vie qu'on vit actuellement… Si on oublie la menace de Kira, elle me rend simplement heureuse. La seule chose dont j'ai réellement besoin, tu sais, c'est d'être avec toi, et de t'aider comme je peux. Rien d'autre.

    – Merci. Merci pour tout. Ton aide, ton soutien, ta gentillesse… C'est cool de voir qu'y a des gens comme toi. Et je tiens à ce que tu saches que tes sentiments sont réciproques.

    Sans prévenir, il lâcha le bout de chocolat qu'il était en train de mordiller et m'embrassa. Je lui rendis le baiser en souriant, avant de murmurer que j'étais sûre que tout allait bien se passer. Et Mello se mit alors à souffler quelque chose d'assez imprévu :

    – Épouse-moi.

    – Quoi ?

    – Dès que cette histoire sera finie… Dès qu'on aura buté Kira… Lorsqu'on vivra enfin dans un monde tranquille, où on n'aura plus à craindre pour notre vie… Je veux qu'on se marie. Qu'est-ce que t'en dis ? Tu es d'accord ?

    – Bien sûr ! Évidemment que je suis d'accord ! Je t'aime, Mello… Je veux être avec toi, et avec personne d'autre. C'est parfait ! On va tuer Kira, puis ensuite… Oh, Mello ! Je t'aime… Je t'aime tellement…

    Sous le choc, je l'embrassai de nouveau tandis qu'il enfilai sur mon annulaire une bague à la monture gothique, sertie d'un crâne au lieu du traditionnel diamant.

    Par la suite, la routine habituelle reprit. Évidemment, nous mîmes Matt au courant de nos « fiançailles », et celui-ci, après nous avoir félicités, embrassés et supplié de le laisser s'occuper de certains préparatifs, commença à souffler dans son coin que les choses ne tourneraient pas au désastre comme dans Final Fantasy XV. Évidemment.

    Chris continuait de me mettre au courant des actualités du côté de la cellule d'enquête japonaise. Au bout de quelques jours, les efforts de Near furent récompensés de la manière qu'il l'avait espérée : Aizawa, un autre membre de la cellule d'enquête japonaise, était allé rendre visite à Near à l'emplacement du nouveau QG du SPK, et avait expliqué à Near un bon nombre de choses. En gros, le véritable L avait lui aussi soupçonné le L actuel, ainsi qu'une autre personne, d'être Kira et le deuxième Kira. Apparemment, le L actuel avait demandé à être emprisonné pendant une longue période, afin de voir si les meurtres continuaient ou non. C'est là que Higuchi s'était mis à tuer des criminels, puis des personnes qui concurrençaient la compagnie Yotsuba. Toujours selon ce Aizawa, L, pour vérifier une bonne fois pour toutes si les deux suspects étaient bien Kira, avait demandé au chef de la cellule d'enquête, qui se trouvait être Mr Yagami, d'emmener les suspects en voiture, et de leur annoncer qu'ils allaient être envoyés à l'échafaud. Sur le trajet, Yagami avait annoncé qu'il allait tuer « Kira », le deuxième L, notre suspect principal, puis se donner la mort. Et puisque Mr Yagami n'était pas mort après cela, les membres de la cellule d'enquête en avaient déduit que le nouveau L n'était pas Kira. Qui plus est, quelques temps plus tard, ils avaient découvert la règle des 13 jours, ignorant alors qu'elle était fausse. À ce moment-là, les soupçons sur le nouveau L ne pouvaient plus peser.

    – Tout correspond, souffla Mello lorsque Chris eut fini son petit résumé. Si le L actuel est bien Kira, imagine qu'il ait demandé à L de l'enfermer 24 heures sur 24 justement parce qu'il savait qu'un jour où l'autre, ils tomberaient sur le Death Note… Peut-être que c'est justement lui qui avait demandé au Dieu de la Mort d'écrire cette fausse règle. …Et il y a mieux. Kira, ou en tous cas le deuxième L, c'est Light Yagami, le fils de Soichiro Yagami.

    – Qu'est-ce qui t'en rend aussi certain ? demandai-je.

    – Mais si, c'est logique, réfléchis deux secondes ! Pourquoi Yagami aurait-il dit qu'il allait se suicider après avoir tué L/Kira, autrement ? C'était forcément un de ses proches… Et ce n'était certainement pas Sayu Yagami, pour le peu que j'avais vu d'elle lorsqu'on l'avait kidnappée, c'est une cruche, mais c'est surtout une gentille fille, elle ne ferait pas de mal à qui que ce soit. …Matt, tu vas faire toutes les recherches possibles sur Light Yagami. Je suis sûr que cette piste est la bonne. On va y arriver !


    17 commentaires
  • J U S T Monika

    Ouais alors j'ai joué à Doki Doki Literature Club. Et Monika est mon personnage préféré avec Sayori. (Ouais avant je préférais Yuri mais... Je sais pas, je l'aime beaucoup moins maintenant, et Monika et Sayori m'ont beaucoup plus touchée... Ah et Natsuki, je l'aime bien, sans plus. Alors que MONIKA ET SAYORI, QUOI ! * ^ *) Du coup j'ai eu envie de faire une petite créa sur elle.


    12 commentaires
  • Comment je perçois les persos de Death Note

    Au passage, je ne déteste pas L. Je dirais même que je l'aime beaucoup. Mais je suis bien contente qu'il soit mort parce que c'est tout ce qu'il méritait. ET NEAR ET MELLO SONT MIEUX QUE LUI DONC SI C'EST LE PRIX À PAYER POUR QU'ILS SOIENT LÀ, PANDA-MAN PEUT MOURIR ! //pan//

    Ah et oui, Naomi a cassé la gueule de L dans Another Note, et c'était bien.

    Bon bah sinon c'est un peu ma relation avec les persos de Death Note. Surtout Mello (évidemment), Near, Matt et Light. Sans déc, je pardonne tout à ce mec uniquement parce qu'il est beau.

    Bon et pour Ryûk... Je maintiens que s'il a tué Light, c'est aussi parce que Mr Le Grand Étudiant d'Élite aka Kira aka Notre Dieu à tous aka Yagami Raito mon-nom-s'écrit-avec-les-kanji-du-soir-de-dieu-et-de-la-lune, c'est aussi parce qu'il a refusé de jouer à Mario Golf avec lui.

    Et sinon ouais, Misa est une cinglée et elle a tué PLEIIIIIN de gens, et pas uniquement pour faire plaisir à Light, mais je la considère quand-même comme pure et innocente des vices de ce monde. Logique. ' ^ '


    6 commentaires
  • icons [genocide sans]   icons [genocide sans]   icons [genocide sans]   icons [genocide sans]

    icons [genocide sans]   icons [genocide sans]   icons [genocide sans]   icons [genocide sans]

    icons [genocide sans]   icons [genocide sans]   icons [genocide sans]   icons [genocide sans]

    BRUUUUH PUTAIN J'ADORE TROP SANS

    Putain mais rejouer à Undertale c'est la pire idée que j'ai eue de toute ma vie, j'suis encore contaminée. Et le pire c'est qu'en ce moment y'a que ça, Assclass, Star Wars et -évidemment- Death Note que j'aime bien regarder. Bon alors c'est pas mal mais je suis chiante.


    3 commentaires
  • IX.

    Après le suicide du président des États-Unis, les choses se calmèrent un peu. Pendant plus de dix jours, tout se déroula assez normalement. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de penser que c'était le calme avant la tempête. Tout était beaucoup trop calme. C'en était flippant. Je n'aimais pas ça du tout. J'avais l'impression de toujours être sur le qui-vive, comme si chaque fois que quelqu'un entrait dans notre nouvelle base, il s'agissait d'un espion envoyé par le vice-président, par les forces de police japonaise, par le SPK ou par Kira lui-même.

    Moi, parano ? Absolument pas. Je suis simplement prudente, et au vu de l'affaire sur laquelle nous étions, il valait mieux l'être. Affaire… Je continuais de parler et de penser comme si j'étais un agent de la CIA, même cinq ans plus tard, et en sachant que je n'ai jamais réellement fait partie de l'agence, c'est d'autant plus incroyable.

    Bref. En tous cas, je n'étais pas la seule à avoir quelques doutes. Mello s'attendait à ce que des ennemis n'essayent de s'infiltrer chez nous et de tous nous tuer à n'importe quel moment. En tous cas, il était déjà sur ses gardes, et avait préparé quelques outils au cas où les choses tourneraient mal. Flingues, micros, explosifs, la totale. On n'est jamais trop prudent, après tout. …Je vois pas en quoi c'est prudent d'avoir des explosifs chez soi, mais bon.

    Les choses restèrent d'un calme extraordinaire et assez oppressant jusqu'à la date du 10 novembre. La journée avait bien commencé, mais le soir, à 23 heures 59 précises, il se passa quelque chose que nous n'avions pas vu venir. D'un coup, la quasi-totalité de nos hommes mourut subitement d'une crise cardiaque. « Des crises cardiaques… Kira ? Mais c'est quoi ce bordel ? » Mello, quant à lui, avait les yeux rivés sur les caméras de vidéosurveillance. « Merde, je les attendais pas si tôtEt que fait ce con de Sidoh, putain ? »

    Je regardai les vidéos filmées par les caméras. Des hommes visiblement de la police s'infiltraient dans notre base, et cette raclure de merde de Sidoh ne faisait rien pour les en empêcher. Manquait plus que ça, bordel ! Soudain, Mello me prit dans ses bras, plus protecteur que jamais.

    – Eden, Matt, cassez-vous, ordonna-t-il soudain. Je viendrai vous rejoindre aussi vite que possible. Vous en faites pas pour moi, j'ai un plan. Et vous deux, là ! cria-t-il en se tournant vers les deux mafieux encore vivants. Vous allez essayer de les arrêter. ET RÉCUPÉREZ LE CAHIER ! continua Mello en courant vers une autre base.

    Je regardai Matt d'un air dubitatif. Est-ce que nous devions vraiment partir ? Étais-ce une bonne idée de laisser Mello livré à lui-même ? Mais bon, s'il tenait à ce que nous sortions d'ici discrètement, nous n'avions pas vraiment le choix. Si nous nous éternisions, les policiers risquaient de nous interpeller, et là, ce serait la fin. Matt s'empressa de rassembler ses jeux vidéo et consoles dans un sac, et je fis de même avec mes Pullips et mes vêtements. Juste avant de partir, je balançai un bon coup de pied au corps de Ross. Ça t'apprendra à avoir voulu tripoter mon Mello, sale pervers ! Puis, nous sortîmes par une sortie secrète et Matt démarra une voiture aux vitres teintées au quart de tour.

    – Au fait, Matt, j'imagine que t'as pas le permis ?

    – Euh, je suis un as de la conduite sur FFXV et sur GTA, donc on peut dire que si ?

    – Oh de toute façon je m'en fous, vas-y, démarre !

    Pendant que Matt démarrait la voiture au quart de tour, il souffla qu'il avait mauvaise conscience de laisser Mello seul, sans même qu'on puisse savoir ce qu'il faisait. J'eus un petit sourire et allumai mon ordinateur tandis que nous quittions la base. J'expliquai rapidement à Matt que lorsque j'avais pris Mello dans les bras, j'en avais profité pour lui coller un petit micro sur le col de son top. On n'aurait pas d'images, mais au moins, on pourrait essayer d'imaginer la situation. Et si les choses tournaient mal, on serait proches de la base et on retournerait aussitôt le chercher… C'était déjà mieux que rien, dans notre situation.

    Une fois à l'écart et à peu près en sécurité, j'augmentai le son de mon ordinateur. Soudain, un premier bruit d'explosion retentit au loin.

    – C'est quoi ce bordel ? cria Matt.

    Je l'ignorais, et connaissant bien Mello, je n'étais pas très rassurée par l'explosion. En revanche, d'après le ton calme de sa voix qui nous provenait du micro, les choses semblaient tourner de la manière qu'il avait prévue dans une telle situation. Il annonça aux forces de police qu'il avait fait exploser les deux sorties, et que maintenant, il leur serait difficile de sortir de là. Il rajouta que ceci n'était qu'un avertissement, et qu'il avait bien l'intention de faire exploser le bâtiment entier si les policiers de lui obéissaient pas. Matt me lança un regard inquiet. Nous savions très bien tous les deux que Mello était bien assez cinglé pour faire sauter un bâtiment dans lequel lui-même se trouvait, sans même se rendre vraiment compte qu'une telle explosion le tuerait probablement. Je fis signe à Matt de se tenir prêt au démarrage n'importe quand. Celui-ci ne se fit pas prier.

    Mello, de son côté, ordonna aux policiers de détruire les caméras sur leurs casques. Réaction parfaitement logique : il n'était pas question que le nouveau L, par exemple, puisse voir son visage. Puisqu'en plus, apparemment, la police et Kira collaboraient temporairement… Il leur demanda ensuite de jeter leurs armes, et de donner à l'un d'entre eux le cahier pendant que les autres resteraient loin, derrière. Il demanda ensuite à l'homme qui possédait le carnet de la mort d'aller jusqu'à la porte et de retirer son casque.

    Mello émit soudain un petit rire à la fois froid, sadique et assez sexy.

    – Encore toi, Yagami ? Peut-être qu'au fond, j'aurais du te tuer. Mais avoue que c'est plutôt intéressant, on va encore échanger ce carnet, tous les deux… Dans des temps comme ça, c'est plus simple de devoir faire un deal avec quelqu'un comme toi. Mais ne t'en fais pas, I swear I don't have a gun. Je ne lâcherai pas mon détonateur, mais je n'aurai rien d'autre sur moi, et j'aurai même les mains levées. Tu peux vérifier en entrant dans la pièce, mais sache que je suis réglo. Je te demanderai juste d'emmener le carnet et ton casque. Allez, dépêche.

    J'imagine que Yagami obéit sans faire d'histoire, car Mello lui balança qu'il allait de nouveau se servir de lui comme d'un otage, et lui demanda de nouveau de lui apporter le carnet et le casque.

    Une fois de plus, il se produisit quelque chose que nous n'avions pas prévu. Mais là, les choses étaient probablement pires que tout ce que nous avions pu prévoir. La voix de Mr Yagami parvint très clairement jusqu'à mon ordinateur, et il lança alors la dernière chose que nous aurions pu imaginer.

    – M I H A E L K E E H L… Ton véritable nom est Mihael Keehl.

    À entendre les palpitations du cœur de Mello et son expression étonnée, Yagami avait vu juste. Mais… Comment ? Comment avait-il pu le savoir ? Kira avait-il manipulé Snydar pour le lui faire dire ? Ou alors, Yagami avait peut-être lui-même les yeux de la Mort… Quoi qu'il en soit, il était maintenant clair que les forces de police japonaise et Kira collaboraient sur cette affaire. Et le pire, c'est que dans cette situation, ce n'était pas du tout la pire chose qui pouvait me venir à l'esprit. Si nous ne faisions rien, Mello allait mourir. Yagami avait le cahier, et il connaissait désormais le nom et le visage de Mello. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant qu'il ne le tue… Avant même que je n'ai eu le temps de dire un mot, Matt avait démarré. « On trouvera bien une entrée. Tiens le coup, Mello, on arrive ! » Pendant ce temps, la conversation entre Mello et Yagami continuait de nous parvenir :

    – Abandonne, Mello. Si tu te rends, je ne te tuerai pas. Tu sais très bien que ce carnet est efficace. Si j'écris ton nom dedans, tu mourras. Alors maintenant, jette ce bouton et lève tes mains en l'air. C'est ta seule solution pour t'en sortir vivant.

    – C'est ça ! s'exclama Mello avec un petit rire. N'essaye même pas de me menacer. Si t'essayes de noter mon nom, je fais tout sauter. Et n'essaye pas d'être le héros de l'histoire, Yagami. Peut-être que si je fais exploser le bâtiment et que tu meures avec moi, tu en seras heureux, mais que fais-tu de tes hommes, hein ? Tu comptes les sacrifier ? Eh bah, on fait moins le héros, d'un coup !

    – Ils sont tous prêts à mourir, répondit Yagami du tac au tac. J'ignore quelle ampleur aura cette explosion, mais s'il doit y avoir des survivants, mes hommes sont pleinement équipés, ils ont toutes leurs chances de survivre. Et tu sais, tout ce que nous voulons, c'est que toi et le cahier disparaissiez. Allez, Mello, abandonne. C'est la seule manière pour toi de t'en tirer. Repose ce bouton.

    Un court silence s'installa. La voiture de Matt se rapprochait à toute vitesse de notre planque. Soudain, Mello reprit la parole, et répéta les mêmes mots qu'il avait prononcés cinq ans plus tôt, comme s'il savait pertinemment que je l'écoutais.

    – T'as déjà eu envie d'appuyer sur un bouton et que tout disparaisse ? Tous ceux que tu as aimés ou perdus. Tout ce qui t'a tellement fait souffrir. Il suffit d'appuyer sur le bouton, et y'a plus aucune bataille. Plus aucun bruit… Il suffit de tout faire exploser, et de voir ce qu'il se passe. Alors je te préviens, Yagami, tu vas tout de suite poser ce cahier, sinon tout va devenir très, très silencieux.

    « Mello… Putain, qu'est-ce qui te passe par la tête ? »

    Je repensai à la situation la dernière fois qu'il avait prononcé ses mots. À sa rage, à sa détresse, à sa solitude. C'est là que je me rendis réellement compte d'à quel point, en cinq ans à peine, il avait évolué. À quel point il était devenu plus calme et calculateur. Là où à l'époque, il avait prononcé ces mots comme un appel à l'aide, il était cette fois-ci parfaitement conscient de la situation, parfaitement sûr de lui. Et quelque chose dans sa voix laissait entendre qu'il n'était pas prêt à se laisser mourir aussi facilement, même s'il devait en arriver à choisir une solution drastique pour que Yagami ne le tue pas.

    – NE BOUGE PAS ! hurla soudain Yagami. Je n'ai plus qu'à écrire ton nom de famille ! Ça me prendra moins d'une seconde !

    – Yagami… Je suis désolé. En plus, je suis sûr que toi, tu n'as jamais tué personne. …Tu aurais mieux fait d'écrire mon nom sans hésiter une seule seconde. Je viens de remarquer quelque chose qui va t'empêcher de le faire.

    Soudain, des coups de feu se mirent à retentir dans toute la salle. Je jetai un regard inquiet à Matt. Dieu merci, Mello reprit vite la parole. Il était encore en vie… Mais pour combien de temps ? Encore des coups de feu. Peut-être que le reste des forces de police était rentré de force. « Matt, je t'en prie, accélère… »

    Soudain, un bruit déchira l'air. Une explosion. Matt s'arrêta brusquement, et je levai la tête, sous le choc. Il y avait soudain un tout petit problème à l'horizon : il n'y avait plus d'horizon. Mello venait juste de faire exploser la base. Je poussai un hurlement d'effroi. Est-ce que ce con était au moins encore en vie ? C'était bien ça le problème…

    Nous descendîmes de la voiture aussi vite que possible et nous précipitâmes vers l'endroit où Mello devait se trouver, malgré les flammes et les décombres. Je sentais déjà des brûlures partout sur mes bras et mes jambes, mais je n'y prêtais aucune attention. C'était le seul moment où nous pouvions espérer récupérer Mello, tandis que la fumée masquait encore nos silhouettes. Par chance, nous eûmes vite fait de retrouver Mello, évanoui au milieu des décombres de la base. Le masque qu'il portait s'était à moitié décroché, et son visage était à moitié brûlé, ainsi que ses bras. Mais malgré ses blessures, il respirait encore, bien que brièvement. Je le portai tant bien que mal avec l'aide de Matt (encore heureux, Mello était plutôt léger) et nous le reconduisîmes dans la voiture. Je l'allongeai à l'arrière et posai sa tête sur mes genoux tandis que Matt démarrait une nouvelle fois, plus vite que jamais, afin d'enfin quitter ce maudit endroit.

    – Mello, je t'en prie, reste avec nous, ça va aller ! Espèce d'idiot, tu nous a fait tellement peur… J'ai vraiment cru que tu allais… Allez, c'est pas le moment de lâcher. On va s'occuper de toi, ça va aller…

    Tandis que j'essayais de calmer un peu ses gémissements et de le faire revenir à lui, il poussa un hurlement de douleur probablement causé par son visage. En comparaison, mes petites brûlures étaient bien superficielles, alors que putain, j'avais mal comme c'était pas possible, et il fallait que je me morde les lèvres jusqu'au sang pour ne pas crier moi aussi. Je demandai alors à Matt si tout allait bien pour lui.

    – Ouais, grogna-t-il. Mon super tatouage sur le bras vient de brûler, j'ai horriblement mal et en plus, faut que je conduise pour aller… Pour aller où, au fait ? Mais à part ça tout va bien, ouais.

    – Désolée, Matt… On n'a qu'à aller à l'un des anciens Q.G, je crois que le SPK n'avait pas repéré l'un d'entre eux…

    – Ouais, je vois duquel tu veux parler. On devrait y être assez vite… J'espère juste que Mello va tenir le coup. Mais je te jure que s'il s'en tire vivant, je le tue. TROIS MOIS DE CICATRISATION POUR UN TATOUAGE QUI… ET EN PLUS LE DRAGON S'EST TIRÉ MAIS LA CARPE DE MERDE EST EN PARFAIT ÉTAT… Bordel, Eden, je veux mourir ! J'en ai plus rien à foutre, maintenant, je veux juste crever ! Envoie-moi dans une mission suicide, genre, faut que je kidnappe une pute ultra protégée et que je fasse diversion, ensuite je serai arrêté par la police et ils me tueront sans aucune raison valable parce qu'on vit dans un monde de merde, et toi et Mello aurez ma mort sur la conscience, s'il te plaît !

    – Matt, si tu veux bien la fermer deux secondes, j'essaye de le soigner avec les moyens du bord, c'est déjà assez compliqué comme ça, alors tu me supplieras de te tuer indirectement plus tard, merci ! lançai-je en essayant de garder mon calme, ce qui entre nous, était assez impossible dans une telle situation.

    Je commençai à mouiller et glacer les brûlures sur le visage de Mello, sous les hurlements inconscients de celui-ci. Faites qu'il tienne le coup, je vous en conjure… Chaque fois que j'essayais de mettre un peu plus d'eau sur ses blessures, il semblait souffrir encore plus, mais c'était tout ce que je pouvais faire pour l'instant. Et puis, enfin, Matt se gara dans l'un de nos anciens QG. Nous transportâmes d'urgence Mello dans une chambre au hasard, et nous mîmes à deux pour essayer de soulager ses blessures… Et aussi les nôtres, accessoirement.

    Nous eûmes vite fait de guérir les nôtres, mais la situation de Mello s'éternisa. Il resta inconscient pendant deux jours, deux jours qui nous parurent interminables, au cours desquels ni Matt, ni moi, de dormîmes. Tout ce qui nous importait, c'était que Mello survive, coûte que coûte. Alors certes, seules les premières vingt-quatre heures furent réellement cauchemardesques, mais même le deuxième jour, nous ne cessions de nous en faire, car même si ses brûlures avaient cicatrisé et ne lui faisaient plus souffrir, il ne se réveillait toujours pas. Pendant un moment, j'eus réellement peur.

    Quoi qu'il en soit, pendant ces deux jours, Matt et moi eûmes tout notre temps pour discuter. Le premier jour, nous parlâmes surtout à Mello, essayant de cacher notre inquiétude pour lui assurer tant bien que mal que tout irait bien pour lui. Le deuxième jour, nous étions épuisés, mais puisque ni l'un ni l'autre, nous n'arrivions à dormir, nous commençâmes à parler de tout ce qui nous venait à l'esprit.

    – Tu savais, toi, pour le nom de Mello ? demandai-je.

    – Nope. J'étais pas si proche de lui, à l'orphelinat, tu sais. C'est toi qui le connaissait le mieux, à l'époque. Et je pense que c'est toujours le cas, hein ?

    – Ouais, enfin c'est pas pour autant que j'étais au courant. Tout comme je suis presque sûre qu'il ne connaît pas mon vrai nom…

    – C'est quoi, d'ailleurs ?

    – …Je suppose que je peux te le dire. Et puis au point où on en est, c'est plus vraiment un problème… Je m'appelle Elena Asher.

    – Enchanté, Elena, répondit Matt avec un petit sourire. Moi, c'est Mail Jeevas.

    – Mail ? Enchantée. Mais pour moi, tu resteras toujours Matt.

    – Et toi, tu t'appelleras toujours Eden, pour moi. Tout comme Mihael s'appelle Mello, à mes yeux. Nos vrais noms, c'est juste des bombes à retardement qui risquent de nous faire tuer à n'importe quel moment. Enfin, c'est ce que je pense.

    J'acquiesçai. « Enfin n'empêche, Mail, c'est assez original, comme nom. J'aime bien, c'est mignon. »

    – Haha, merci. Je suppose que mes parents étaient des espèces de hipsters en manque d'internet lorsqu'ils ont choisi mon nom… En fait, si j'ai signé pour la Wammy, c'était aussi un peu parce qu'on m'avait dit qu'on m'appellerait par un faux noms. Enfin, je devrais pas me plaindre, j'aurais pu m'appeler « Apple ». Ou pire, j'aurais pu m'appeler « Microsoft ». L'horreur. Enfin dieu merci, mes parents étaient peut-être des enculés, peut-être qu'ils méritaient bien de se faire assassiner, mais hé ! Au moins je porte pas un nom aussi merdique.

    J'éclatai de rire, et lui demandai alors s'il était effectivement team Apple. « On va pas être amis, tous les deux ! », fis-je remarquer en retenant un éclat de rire lorsqu'il me répondit que oui.

    – J'aime trois choses dans la vie : les ordis Apple, les pommes, et les jeux vidéo. Je suis un homme simple. Si tout le monde était comme moi, la Terre tournerait plus rond.

    – Sans parler de l'économie, pouffai-je. Nan parce qu'avec des Apple et une salle de gaming comme la tienne, on se ruine vite fait.

    – Dit la fille qui a une vingtaine de Pullips.

    – T'abuses, Matt, t'appuies sur mon point faible !

    Matt émit un nouveau rire, puis nous finîmes par nous calmer à peu près. Et puis là, sans crier gare, Matt prit un air plus sérieux, et souffla tout en allumant une cigarette que ça lui avait fait plaisir de parler un peu avec moi. Je souris un peu et lui répondit que c'était réciproque pour moi. Et puis soudain, je me repensai tout à coup à ce que Matt avait dit quelques minutes plus tôt, à propos de ces parents.

    – Je suppose que t'as vu Batman, hein ? lança Matt. Bah en gros, ça c'est passé un peu comme ça, pour moi. Sauf que j'étais pas pété de fric comme Wayne, à la base. J'avais cinq ans. Pour moi, mes parents étaient des gens bien, alors quand ils se sont fait tuer, j'ai été traumatisé. Après ça, j'ai été trimballé d'orphelinat en maison d'accueil pendant deux ans… Peu importe où j'allais, j'arrivais jamais à m'intégrer. J'étais tout le temps distant, renfermé sur moi-même, et j'avais juste avec moi ma vieille Game Boy que mes parents m'avaient offert. J'ai… J'ai fait une grosse dépression. J'ai cru que j'allais pas m'en remettre. Je voulais juste quitter tout ça. J'étais rien qu'un gosse, mais je sentais que j'allais pas réussir à tenir longtemps. Alors je me suis tiré. J'ai vécu dans la rue, comme ça, pendant des semaines, peut-être même des mois… Et puis, j'ai été trouvé par quelqu'un qui travaillait à la Wammy's House, et là les choses se sont arrangées. J'ai commencé à me rapprocher un peu de certaines personnes, etc. Et puis un jour, comme ça, je me suis foutu dans le crâne de faire des recherches sur mes parents. Voir qui ils étaient, tout ça. Et là, je me suis rendu compte que c'étaient pas les héros que je croyais. C'étaient des escrocs. Des criminels qui cachaient bien leur jeu. Le genre de personnes que Kira aurait buté sans hésiter une seconde, s'il avait déjà été là à l'époque, j'imagine.

    – Je suis désolée, Matt…

    – T'inquiète, c'est rien, tu pouvais pas savoir. Puis bon, j'ai survécu. Je suis toujours là pour en parler, donc c'est pas si horrible que ça, si on oublie que je m'étais jamais senti aussi trahi de ma vie, avant ça. Mais bon. J'en ai rien à foutre, maintenant.

    Je lui caressai la joue avec un petit sourire protecteur, puis me tournai de nouveau vers Mello, qui ne s'était toujours pas réveillé. Cependant, Matt ne s'inquiétait pas forcément, et était convaincu qu'il finirait par se remettre, tôt ou tard. Au bout d'une petite dizaine de minutes, lorsque Matt eut terminé sa cigarette, il déclara qu'il en avait marre de son châtain crotte de chien qui lui servait de couleur de cheveux actuelle, et qu'il allait se faire une nouvelle couleur. Chose qui, venant de lui, était assez habituelle. Il sortit de son sac deux boîtes de couleurs. La première était turquoise pastel, la seconde, rose bonbon.

    – À ton avis, qu'est-ce qui provoquera la meilleure réaction chez Mello ?

    – Tu veux vraiment le buter, hein ? Dis-je avec un petit rire. mais, euh… Rose.

    – Je le savais. Bon, à dans une heure !

    Et en effet, une heure plus tard, les cheveux de Matt étaient teints dans un étrange rose barbe à papa, qui honnêtement, faisait très bizarre sur lui. En tous cas, j'imaginais déjà la réaction de Mello.

    Ce fut ce moment que celui-ci choisit pour – enfin – ouvrir ses yeux d'amazonite incandescente. Je dus me retenir de lui sauter au cou, de peur que ses blessures ne lui fassent encore mal si je le touchais trop. Déjà qu'il était plus que probable que la cicatrice sur son visage ne disparaisse jamais… Bon, en soit, ça ne me gênais pas plus que ça, il était extraordinairement beau malgré sa cicatrice… Il était peut-être même encore plus sexy comme ça. Mais tout de même, je n'osais même pas imaginer la douleur qu'elle devait lui causer.

    – Mello, j'ai eu tellement peur que… Putain, nous refais plus jamais un coup comme ça… Tu vas bien ? Ça te fait pas trop mal ? m'enquis-je.

    – T'inquiète, j'ai pas l'intention de refaire exploser un bâtiment dans lequel je me trouve tous les quatre matins. Et ça, ben… Ça va un peu mieux qu'avant, mais… Bordel, vaut mieux pas que j'y pense. File-moi de la glace et du chocolat, ça devrait aller… ARGH, PUTAIN DE…

    Je lui tendis aussi vite que possible un sachet de glaçons et une tablette de chocolat et lui suggérai de se reposer encore un peu. Mais Mello ne l'entendait pas vraiment de la sorte. Apparemment, il voulait être sur pieds le plus vite possible, et que dès que possible, nous nous tirions à New-York afin qu'il puisse rendre une petite visite de courtoisie à Near, maintenant que plus rien ne nous retenait à Los Angeles.

    – Très drôle, soupirai-je. Où est-ce qu'on se cachera ?

    – On pourra toujours envahir la baraque d'un des membres du SPK qu'on a laissé en vie… Pourquoi pas Lidner—ARGH, MAIS T'ES MALADE ?

    Je venais de le frapper sans même me rendre compte de mon geste. Dès que je repris mes esprits, je déclarai qu'il n'était même pas question d'aller crécher chez cette bonasse ne serais-ce qu'une heure.

    Alors, que ce soit bien clair. Je faisais pleine confiance à Mello, j'étais sûre qu'il n'envisagerait pas de me tromper comme ça. Mais en revanche, je ne savais rien de cette fille en dehors des informations que Matt avait dégotées sur elle. À savoir qu'elle était jolie, bien foutue (surtout niveau boobs) et blonde. Alors bon, j'avais vu Assassination Classroom, et je savais très bien que les blondes étaient souvent les plus séductrices. Regardez Linda, à la Wammy's House : elle était blonde, et à treize ans, elle était complètement obsédée. Et puis après tout, qui sait ? Cette Lidner aurait très bien pu vouloir coucher avec Mello, qui était beau et plus jeune qu'elle.

    Non, je ne tirais absolument pas de conclusions hâtives, et je n'étais pas jalouse.

    Simplement prudente. Nuance.

    Mello me regardait comme s'il allait éclater de rire, mais mon visage ne se détendit pas, et je répétai qu'il n'était pas question d'aller crécher chez cette pouffe. « Qui nous dit qu'elle ne va pas tout dire à Near, hein ? J'ai pas confiance, alors tu trouves un plan de rechange ! En attendant, je sors pas d'ici… Et t'es privé de chocolat jusqu'à nouvel ordre. Et si tu reproposes encore de t'approcher de cette fille, je te jure que je demanderai à Matt de m'imprimer une ordonnance d'éloignement. »

    – …Bien, t'as gagné. Matt, dépêches-toi de trouver un endroit un peu reclus qu'on pourra acheter pour pas cher, j'ai pas envie de dépenser des mille et des cents pour une putain de base. Et vraiment tous les deux vous êtes chiants, quand vous êtes comme ça.

    – En fait j'ai déjà trouvé un endroit qui serait pas trop mal, annonça Matt. J'savais bien qu'on finirait par aller à New-York, du coup je surveillais le coup depuis un moment. Un petit appart' apparemment comme les autres dans un quartier de Brooklyn. Je pense qu'on sera tranquilles, là-bas.

    – Brooklyn ? Ouais, ça devrait aller. Bon, Eden, ma drogue, je t'en prie !

    Je lui rendis sa tablette de chocolat, et voyant qu'il n'avait pas encore l'air pleinement satisfait, je l'embrassai, oubliant pendant deux secondes ses cicatrices. Un hurlement plus tard, la mémoire me revint et, telle Harry Potter, je l'embrassai les mains dans le dos. Tellement romantique…

    – Au fait, Matt… soupira Mello après une courte hésitation. Je croyais que j'étais juste en train de délirer, mais… C'est quoi cette moumoute rose de merde que t'as sur les cheveux ?

    – Oh, ça, c'est ma nouvelle couleur, j'espère que t'aimes parce que j'ai l'intention de le garder, souffla Matt en pouffant de rire. Tu nous a manqué, au passage. Eden n'a pas dormi une heure, elle était tout le temps courbée sur toi en attendant que tu te réveilles.

    – Matt, je…

    – Merci beaucoup, me coupa Mello. Sans vous, je serais probablement mort. Je vous doit beaucoup, huh… J'étais sonné, mais si j'ai bien entendu, c'est Elena et Mail, c'est ça ?

    J'acquiesçai en l'embrassant de nouveau.

    Et c'est ainsi que deux jours plus tard, nous nous retrouvâmes à New-York, dans un appart de Brooklyn un peu sombre mais tout de même relativement bien pour ce que nous allions faire dedans. Disons qu'au moins, Internet passait très bien, et que nos ordinateurs étaient bien fonctionnels. C'était déjà génial.

    Quelques jours plus tard, une semaine exactement depuis l'explosion de la base, Matt, Mello et moi étions tous les trois serrés sur un nouveau canapé (Mello ayant fait sauter l'ancien, pour son plus grand malheur) à manger des bonbons en attendant une déclaration du vice-président des États-Unis, qui devait s'exprimer à la télé dans moins de dix minutes. Apparemment, c'était lié à Kira, donc il n'était pas question d'en rater une seule lettre. Cependant, notre hâte de savoir ce que le vice-président préparait se changea vite en dégoût lorsqu'il prit la parole.

    – Désormais, nous, les États-Unis… Nous reconnaissons Kira, et nous ne ferons rien pour se mettre en travers de sa route. Et je demande aux leaders des autres pays de considérer eux aussi cette décision…

    – QUOI ? IL… IL DÉCONNE, LÀ, HEIN ? C'EST QUOI CETTE MERDE ? C'EST UN PRANK DE MERDE, C'EST ÇA ?

    – Eden, chaque fois que tu crois que c'est un prank, c'est la réalité, tu le sais bien… Mais putain, il peut pas être sérieux ! Reconnaître Kira… Mais c'est quoi, ce mec ? C'est un vice-président ou une larve ? ET ÇA, c'est censé représenter le pays ! Nan mais je rêve ! On vit vraiment dans un monde de merde ! Voilà que maintenant, on est forcés de se soumettre à cette raclure de Kira, et sinon on est des criminels, j'imagine ? PUTAIN !

    D'un geste rageur, Matt éteignit la télé et alluma GTA 5 pour se défouler un peu. Mello et moi continuâmes de crier contre cette raclure de vice-président, qui s'était soumis à Kira par peur. Vous vous foutez de nos gueules à tous, mec. Sincèrement.

    Lorsque nous nous calmâmes enfin, Mello s'allongea sur son lit et resta silencieux pendant plusieurs minutes. Lorsqu'il eut finit de réfléchir, il finit enfin par rouvrir la bouche, calme, sûr de lui.

    – Je crois que le nouveau L est Kira.

    – Attends, quoi ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Je sais que ce nouveau L est minable, mais de là à être Kira…

    – Écoute mon raisonnement, tu me diras ensuite si je débloque, souffla Mello. On peut être sûrs que Kira et la police japonaise ont collaboré ensemble, déjà. Yagami avait probablement les yeux de Dieu de la Mort, puisqu'on ne peut pas manipuler quelqu'un avec le Death Note pour lui faire avouer le nom d'un autre. Et à ce moment-là, c'est nous qui avions le carnet de la police. Donc il est presque sûr que Kira leur avait transmit son propre cahier, utilisant probablement l'argument du « Nyeh, je veux pas que des méchants ils aient mon Death Note, smiley qui pleure ».

    – Jusque là, je te suis, mais où est le rapport avec Kira ?

    – Franchement, comment, avec simplement la mort de quelques gangsters américains, Kira avait pu deviner que son carnet était tombé entre de « mauvaises » mains, plus précisément les nôtres ? Un autre Death Note aurait très bien pu tomber sur Terre, mais non, c'était forcément des mafieux qui avaient volé le Death Note de la police japonaise. Et tout de suite après, Kira les a aidé à récupérer le cahier. …Mais franchement, si Kira est depuis tout ce temps capable de contacter la cellule d'enquête japonaise, pourquoi les a-t-il laissé garder le carnet tout ce temps, hein ? C'était facile pour lui de les menacer. Surtout que Kira n'aurait eu aucun intérêt à ce que les japonais aient le cahier, puisqu'il contient un certain nombre de règles, et donc, d'indices potentiels.

    – C'est vrai que vu de ce côté, ça me paraît logique… Donc, Kira et la police japonaise sont au moins complices, d'après toi ?

    – Comme je te le dis, il est même possible que Kira soit l'un des membres de la cellule d'enquête, et à ce moment-là, il est d'autant plus normal qu'ils n'aient toujours pas réussi à attraper Kira, s'il cache bien son jeu. Et selon moi, Kira, c'est le nouveau L. Surtout que d'après toi, Matsuda n'est pas L. …Je vois pas quel intérêt Yagami aurait eu à cacher qui est vraiment L alors que je le menaçais, mais si on se place de ce point de vue là… Ça peut paraître à peu près crédible.

    Un court silence s'installa. Mello réfléchit encore un peu, puis se leva et décréta qu'il était temps pour lui d'aller rendre visite à Near, histoire de voir si celui-ci pourrait confirmer sa petite théorie… Et aussi pour récupérer nos photos.

    – Au passage, Eden… Je suis vraiment désolé, mais je préfère me mesurer à Lidner qu'à quelqu'un d'autre, tu m'en voudras pas trop, hein ?

    – Très bien. Alors moi, si je décide d'aller voir Near un de ces jours, j'irai chez Turner, tu m'en voudras pas trop, n'est-ce pas ?

    – Absolument pas, répondit Mello d'un ton égal.

    – Je te déteste.

    – Moi aussi je t'aime, sweetheart. Je vais me coucher, retrouve-moi quand tu veux, surtout~

    Je soupirai et levai les yeux au ciel. Vraiment, la simple idée qu'il se retrouve proche de cette espèce de bonasse de Lidner me mettait mal à l'aise, mais qu'est-ce que je pouvais raconter pour l'en empêcher ? Probablement rien. Je n'avais plus qu'à accepter la fatalité et espérer que je surestimais le sex-appeal de cette fille, et qu'elle n'essayerait pas de séduire mon Mello. Je l'aimais tellement, il n'était même pas question que j'accepte ça.

    Lorsque je parlai de tout cela à Matt, tout ce qu'il trouva à dire, c'est que j'étais la preuve vivante que les Yandere existaient dans la vraie vie, et que je serais très mignonne avec un uniforme japonais. Bah bien sûr ! Et mon complexe d'infériorité face à une femme plus âgée qui risquait de vouloir se la jouer comme l'ancienne première dame de France avec MON Mello-Mello, hein ?

    – Mais enfin, pourquoi elle voudrait le séduire ? Tu te fais des idées !

    – Elle est blonde et elle a des seins ! Irina, Barbie, Catwoman dans la série de 92, Brigitte Macron, Leafa, je suis sûre que Mami Tomoe est la waifu de tous les hommes qui regardent Madoka Magica, et puis merde ! TOUTES LES BLONDES AVEC DES GROS SEINS ATTIRENT LES MECS !

    – Toutes les blondes avec des seins sont pas Irina, relax ! Et puis il aime les filles aux cheveux rouges et un peu plates, t'as pas à t'en faire, il sera jamais attiré par cette fille. C'est juste que c'est toujours plus simple de maîtriser une femme, et qu'il faut bien qu'il sache où se trouve le QG du SPK. En gros, tout ce qu'ils partageront tous les deux, c'est la froideur du flingue de Mello sur les cheveux de Lidner. Rien de plus. T'es en plein délire, je t'assure… Et en plus, la waifu de tout le monde dans Madoka, c'est Homura, qui est brune, aux dernières nouvelles… Et je crois que Mello a dit qu'il préférait Kyôko. Qui a les cheveux rouges et qui est plate, tout comme toi. Donc voilà, tu te fais des idées !

    – Tu dois avoir raison. Enfin, j'espère. …Et au fait, Matt, qu'est-ce que t'as dit au sujet de ma poitrine ?

    – Ah, ça… Tu sais, Eden, j'ai un sens de l'humour assez pointu ! ME REGARDE PAS COMME ÇA, PUTAIN !

    Au final, je préférai rire avec lui plutôt que d'essayer de le tuer pour l'affront qu'il venait de me faire. Au fond, je me foutais pas mal de la manière dont il voyait ma poitrine, du moment que j'étais sûre que Mello n'allait pas commencer à trop discuter avec Lidner ou n'importe qui d'autre. Et d'ailleurs, pour veiller personnellement à ça, une idée venait de germer dans mon esprit.

    – Matt ? Tu pourras me couvrir auprès de Mello, demain ? Je crois que j'ai un plan.


    5 commentaires